19 novembre 2015

Le chant des Partisans 2/2




Le jour 2, le réveil ne fut pas particulièrement frais et léger: j'avais beau m'être tartinée  maquillée, j'avais le teint cireux et mes poches sous mes yeux faisaient compétition à mon menton doublement dessiné... Après tout tant mieux!  je n'allais pas à un rdv galant et si mon masque pouvait intimider je n'en serais que fort aise.

C'était amusant d'arriver à 10h à la Villette car un calme dominical régnait, particulièrement saisissant en contraste de l'agitation de la veille. Oui,  la grande halle de la Villette paraissait vide et assez triste mais heureusement je retrouvais des membres de la FNL tout guilleret et en pleine forme. Vertu de la jeunesse ou d'un sirop mentholé, je ne sais mais leur bonne humeur fut rapidement contagieuse et alors que j'arrivais gauche et timide, gémissant intérieurement un "Mama, pourquoi n'es-tu pas là pour me prendre par la main, j'ai peeeeur" au bout d'à peine 5 minutes j'oubliais ma gène et gloussais avec les membres de mon association . je me sentais bien ...malgré un mal de tête insidieux...non de dieu, je n'avais bu pourtant que 2 verres de vin et un peu de boisson mentholée la veille, que se passait-il donc?

Merdre, j'avais oublié de prendre mon médicament quotidien, pour calmer mes tremblements de main et également mon anxiété...bon inutile de paniquer car de toute façon, le tournoi devait être l'affaire d'une heure ou deux non? pas de quoi m'affoler! d'ailleurs il était temps de reprendre le tournoi et je me retrouvais encore une fois à la table d'un membre de la FNL que je ne connaissais pas!
250 joueurs en piste, 200 payés...mon but? être ITM.
J'étais un peu plus grosse que le tapis moyen mais les blinds étaient devenues énormes et donc un retournement de situation était à prévoir...et si je voulais gagner je me devais de jouer!

En faisant tourner ma hache pour entraîner mon poignet, je tuais malencontreusement mon malheureux coéquipier ...je me sentais un brin honteuse comme les footballeurs qui marquent contre leur camp...euh là ça faisait quand même deux buts, je sentais les sifflets et le carton jaune...mais bon... il ne lui restait qu'une ou deux blinds aussi, c'était de l'euthanasie après tout...j'ai juste abréger les souffrances de ce malheureux...hum...non?

Heureusement il sauta itm dans les premiers tickets...Petite consolation surtout pour ma culpabilité.

Je maniais la hache mais avec plus de difficulté que la veille, les blinds étaient très lourdes et un A10 contre Q10 avec une dame touchée à la river m'avait ôté la moitié de mon stack! Ce n'était plus la partie de plaisir du jour 1, du petit sentier, je naviguais dans un bateau avec une houle quelque peu anxiogène... je jouais donc plus serrée, concentrée pour une fois réellement sur mon jeu... j'avais réussi à être ITM , mon but était de passer les cinquante et de bénéficier des croupiers

Le fait de porter les couleurs d'une association (là c était une étiquette) m'incitait à plus de retenue et de sérieux...bon walkyrie j'étais, val qui rit je demeurais...on ne peut changer sa nature même si on la contrôle et bride un brin.



Nous n'étions plus qu'une centaine et je fatiguais...l'après-midi était bien entamée déjà... j'aurais pu me décourager ou me lasser mais je me sentais soutenue , portée par l'attention et la gentillesse constante des membres de la FNL présents mais aussi d'Isa38 et Louloute...et lors des pauses, les messages lus de Mama, autres blogueurs, fnl.

Un peu de menthe et j'atteignais enfin les 50!!! en tuant  au passage Cédro...avec un j9...je n'avais qu'une blind à compléter mais me sentais un peu déstabilisée quand j'entendis Damien me dire " tu pouvais pas faire autrement!" Ok! je reprenais alors ma concentration, ne me laissant pas envahir par les doutes et mon manque de confiance en moi!

Incroyable! L'ambiance devenait de plus en plus électrique, personne ne voulait sortir maintenant! tout le monde voulait parvenir aux 35 finalistes!
Je n'avais jamais cru arriver jusque là, ma chance m'avait soutenue tout le long...allez, alors, encore un petit sursaut...non! il ne me restait plus grand tapis...

Le Président et le Colonel lors de la dernière pause me coachèrent: j étais contente, attentive et flattée de leur attention alors j écoutais vraiment les conseils précieux distillés: "tu laisses du temps à chaque main, prend toujours le même temps pour jouer que tu jettes, check, raise ou va all in et tu joues que les premiums!"

Oui! oui, oui!

Bon, compris, pas d'excentrité ou de grandes inspirations fishy foireuses! j'allais encore resserer mon jeu, mais nous étions désormais  à la bulle et j'avais trois blinds, je n'étais pas seule dans ce cas ou quasiment mais je me sentais pas à l'aise, trop à l étroit sur cette table...heureusement, personne ne jouait au tyran ou trop large, tout le monde semblait en attente,

UTG! j'allais bientôt n'avoir que 2 blindes, je sentais l'ironie de sauter maintenant...alors je contemplais mes cartes espérant une grosse paire et non les 7-2 que je recevais depuis un bon moment! j'avais bien un 7 mais flanqué de son frère...paire de 7 UTG? non, c était suicidaire... c'est pas trop une paire premium cela non? quoique...ca faisait bien une heure que je ne jouais pas, j étais serrée, ils ne connaissaient pas mon range xxl  sur internet, je devais essayer...parce qu'à 2 BB, je serai suivie par tous...mais là avec 3/4 BB cela risquait d'être également le cas...
Arf, cruel dilemme...je respirais, pris le même temps que d'habitude et clama calmement: tapis!

Miracle! les gros tapis de la table ne bougèrent pas...seul la small blind hésita...longuement...longuement...boudu si je sortais maintenant avec cette main comment me justifer me disais je dans ce long suspens, et...


et il lâcha sa main (je sus ensuite qu'il n'avait que 44)...me caller le faisait devenir petit tapis! Ouf! soulagée...j'allais pouvoir respirer encore un peu, l'espoir renaissait...j'entendis Youky m'encourager encore un peu,  je soufflais et me détendais , rassurée et assez portée...on pouvait continuait un peu.

Ben oui! car juste après cette main, un malheureux sauta à une autre table! l'incroyable était arrivé! j'étais finaliste! je me sentais hystérique, ivre de fatigue et d'excitation!!!



La suite sera en mars, brève ou longue, cela me permet de continuer de rêver...peut être une 2ème malentendu? euh...je pourrais avoir un peu de menthe pour l'occasion? En tout cas une chose est sure Mama je t'aime!!!


16 novembre 2015

Le chant des Partisans 1/2




Dans cette époque troublée, plein de haine, renforcée par les tragiques événements, il semble bien futile et dérisoire de venir écrire dans mon blog, mon narcissite ce qui s'est passé au Winamax poker tour mais finalement c'est parce que justement on oublie rien, que le spectacle continue...nous n'avons qu'une vie et ce ne sont ni des fanatiques ni des gens dévorés par l'aigreur de la peur et de la haine qui nous feront arrêter de bavarder, de rire et d'être léger...rappelez-vous, comme me le signalez dimanche mon amie Christine, dans le nom de la Rose d'Umberto Eco quel est le livre que l'on veut absolument supprimer...c'est un livre sur le rire.

Du coup, merdre aux cons et raconter nos petites aventures ne sera pas désobligeants ni déplacés pour les morts parce que justement ils sont morts, partis par des gens oubliant la légèreté et le goût de la Cerise.

Il y a déjà une semaine, voici que je retrouvais à 10h précise, la FNL devant la fontaine de la grande halle de la Villette. Nous étions tous excités, contents de se retrouver ou se rencontrer et malgré ma fatigue de la semaine (je venais de faire passer des examens à des experts en construction et d'organiser les corrigés)...une petite heure supputée à faire du live m'enthousiasmait...


je me suis donc retrouvée à une table...avec - cool- deux membres de la FNL, dont un que je ne connaissais pas, fort aimable au demeurant.
Nous avons débuté après un show un brin sexiste qui ferait s'étrangler les féministes mais m'a amusé (tout comme -enfin la revanche - la file d'attente aux toilettes hommes contrairement à la gent féminine) et je vous avouerai que mon 1er challenge fut: ne pas sauter la première!

 Bah! ce n’était pas avec un 72 - ma première main - que ce serait la cas! En revanche , ma deuxième main était plus problématique: j'avais QQ! j'étais ravie mais nous étions 3 en jeu dont mon coéquipier tout nouveau tout beau de la french no limit!
Arf 3 ça m'ennuyais un peu...j'étais sure qu'un des 2 avait un as au moins...ka? aa? erf...le flop arriva et voici que tomba 9-q-7...Je vous avoue que je me suis sentie soudain nettement plus légère...mais le flop avait deux cartes de même couleur et du coup j'ai raisé un peu, sans conviction... afin qu' un des joueurs fold...ben voilà qui fut fait, parfait et voilà ty pas que l'autre, Rgneojek, pour ne point le nommer se mit à surenchérir! bon s'il insistait, et le prenait sur ce ton d'accord j'allais suivre, je n'aurais point voulu pas être désobligeante.

Turn: une autre dame...bon...à partir de là , j'avoue tout j' eus une sorte dédoublement schizophrénique, abandonnant Hildegaard voilà que je me sentis soudain me glisser dans la peau de Depardieu dans les valseuses beuglant intérieurement "on est pas bien là, décontractés du gland?"...je checkais mais mon coéquipier surenchérissa...le pot était déjà énorme (j'avais eu la main assez lourde il est vrai)...bon on avait beau être copain comme cochon puisque dans la même association, j'avais Raoul que Fred m'avait prêté pour le week end qui s'impatientait ...il avait besoin de se dépenser le chouchou, j'hésitais à le lâcher et puis je le détacha et évidemment il  s'en fut s'ébattre dans un all in peu subtil mais ô surprise remarquablement efficace puisque suivi...

Un full , mon triste compère avait touché un brelan de 9 au flop quand je touchais moi même celui de dames du coup avec ces dernières il se pensait particulièrement confortable tandis que je le décapitais d'un coup de hache ... Gott ist tot mein freud! ich bin ein walkyrie!


Voilà, voilà, voilà...bon ben maintenant que Raoul était lâché, je me suis dit qu'il fallait pas trop toucher au grisbi, alors j'ai balancé des sacoches et j'ai touché, touché, touché du coup je me suis promenée en jour un de manière assez confortable.




J'avoue, j'ai commencé à rire et glousser en voyant les gens sauter et moi toujours accrochée à ma table, comme une moule (tant qu'à parler chatte) à son rocher et sans me flageller (oh zut!un peu quand même s'il-vous-plait) sinon Fred va me reprendre Raoul, on ne va pas non plus faire la fiérote, j étais ravie et je crois pas avoir trop fait de conneries mais j'ai eu beaucoup, beaucoup de chance que ma hache soit superbement aiguisée ce jour-là parce que je n'aurais jamais cru faire partie des 250 joueurs restants du jour 2!!! je pense que c'est une substance magique mentholée qui a tout fait, amenée de Broceliande par notre président! Oui je l'avoue... j étais dopée!

D'ailleurs, pour préparation, un petit repas bien sympatoche avec la fnl et une bonne gueule de bois le lendemain, le réveil fut rude!!!


19 octobre 2015

Petite fable!




Connaissez-vous cette belle histoire de Franz Kafka et la poupée?

Un jour, vers la fin de sa vie,  Franz Kafka se promenait dans un parc. Là, il rencontra une petite fille inconsolable qui avait perdu sa poupée.

Pour la consoler, Kalfa chuchota à la petite fille de ne pas s'inquiéter: sa poupée n'était pas perdue, elle était juste partie en voyage ...d'ailleurs il le savait bien lui car elle lui avait transmis une lettre pour elle justement...ce qu'il ferait dès le lendemain si elle le souhaitait.

Rentré chez lui, Kafka écrivit une longue lettre à la petite fille de la part de la poupée lui narrant ses aventures, son voyage ...Alors, comme le retrace Paul Auster dans Brooklyn Follies, Kafka tous les jours pendant 3 semaines, pourtant mourant et souffrant terriblement de sa tuberculose, composa une lettre avec un soin extrême à cette petite fille afin de lui offrir du rêve à la place de la perte de sa jolie poupée.

Dans une autre version, il est raconté que Kafka à la fin de ces trois semaines offrit une nouvelle poupée à la petite fille: celle-ci s'écria "Mais ce n'est pas ma poupée" ce à quoi le grand écrivain Tchèque répondit "c'est bien ta poupée, mais les grands voyages transforment les gens tu sais"

Et bien depuis vendredi, je pleure la moitié de mon stack, perdu bêtement notamment avec des sit and go à trop fort buy in... bizarrement, rien ne passe j'ai beaucoup de jeu mais mes as sont craqués, mes paires comme mes 10 sautent contrent des A4; au Omaha mes splendides mains (AKQJ sur 2 couleurs) sont à jeter dès les flops...alors comme la petite fille je pleure la perte de ma chatte  déflorée vilainement par des mains de gougnafiers et je voudrais bien aussi rêver en attendant le retour de mon stack bien aimé et tandis que je fantasme sur son retour , je prie également pour ne pas être la souris de la "Petite fable" de la Muraille de Chine du même écrivain:

"- Hélas! dit la souris, le monde devient étroit chaque jour. Il était si grand autrefois que j'ai pris peur, j'ai couru, j'ai couru, et j'ai été contente de voir enfin de chaque côté, des murs surgir à l'horizon; mais ces longs murs courent si vite à la rencontre l'un de l'autre que me voici déjà dans la dernière pièce, et j'aperçois là-bas le piège dans lequel je vais tomber. 

- Tu n'as qu'à changer de direction, dit le chat en la dévorant."

14 octobre 2015

Don Juan et le poker !




Dernièrement, avant les derniers râles de ma box et ma presque désintoxication du net de ces jours passés; dernièrement donc, je savourais l'arrivée imminente du samedi pour faire mes petits tournois préférés de l'après midi: un  PLO à 3 euros à 16h, puis un à 2 euros mixed à 17h et le soir vers 21h30 (en bonne diva, je viens toujours abattre ma hache tardivement) mon feu d'artifice préféré:  le biathlon qu'organise hebdomadairement la très conviviale association de poker FRENCH NO LIMIT dans laquelle je sévis joyeusement, grâce à l'invitation de Mama, voici déjà quelques années.

Bien entendu, ce jour-là, dans l'après-midi je fus traitée de salope or ce ne fut, curieusement, non pour mon libertinage outrecuidant de ma vie  dissolue, mais pour l'académisme de mon jeu certes un brin conservateur et serré bien absolument irréprochable - comme vous le savez tous.
Halloween approchant, ma boutique des petites horreurs n'avaient pourtant pas été vendeuse quoique très profitable pour moi et du coup je jouais simultanément plusieurs tournois ...4 en même temps! je peinais! je l'avoue...souffrant de ma blonde attitude et de ma gourmandise...2 c'est assez! 4 cela demande quand même une organisation plus stricte et surtout une souplesse qui n'est pas ma caractéristique première, il faut bien l'avouer.

Finalement, au risque de ternir ma réputation sulfureuse, je me reconnais assez monogame ou alors un petit jeu à deux me suffit... surtout quand c'est le biathlon,bon d'accord trois c'est bien aussi, mais euh...

Le parallélisme entre les insultes de l'après-midi et cette conduite me rappela soudain le syndrome de Don Juan: ô joueurs en ligne n'êtes-vous tous pas d'affreux libertins, qui au mieux finissaient un tournoi pour en débuter un autre, cherchant  ainsi le graal dans ce pot, ce petit morceau de vie pure pour parler comme Proust ou simplement dans chaque petite mort chassant l'autre, vous/nous voilà tous en recherche perpétuelle d'adrénaline, du frémissement pécunier ou ludique qui nous entraîne toujours vers de nouveaux sentiers de MTT?

Voilà qu'à la suite de Don Juan, ne pouvant demeurer dans une stabilité amoureuse d'une seule table, suit Casanova et ses bacchanales dionysiaques, l'éros débridé, le polyamour des tables...j'en prends une, deux, trois, quatre ...oh oui! encore! je joue et m'envoie en l'air avec 4 tables différentes comme c'est bon ...voilà que je l'oublie, que je m'oublie...heu oui, en effet reprenons la bienséance et oubliant ces fantasmes oiseux quoique... quoique malgré tout, le joueur comme Don Juan ne souffre t-il d'un  mal lié à la perte initiale de l'être aimé qu'il recherche éternellement dans ses conquêtes...

Pour éviter ces dérives perverses (moi qui suis une innocente et svelte jeune fille) et restée concentrée, quoi de mieux que le live et  voici qu'arrive le si désirable Winamax Poker tour 2015 -2016.... oh yes! tu es beau! je te veux!  Foutredieu! quelle somme à gagner! on peut rêver et je garde des souvenirs divins quoique trop brefs de cette expérience!!!



Le Winamax Poker Tour débutera en live les 7 et 8 novembre 2015 lors d’une grande étape inaugurale à Paris ...ça promet d'être orgiaque! orgasmique heu génial!

Bon, en attendant, il est temps que je change ma box, l'abstinence de net semble avoir des effets pervers sur ma psyché....pourtant il ne fait pas chaud à Paris! 

Je t'attends!!!


04 octobre 2015

toute victoire est une défaite!!!



Il y a dans chaque tournoi de poker une sorte de mappemonde d'état de guerre où la stratégie, l'art de la guerre sont sertis avec les aléas des tranchées/flop

A Sun Tsu et Machiavel je préfère néanmoins le Mahabharata, Cette ancienne épopée indienne, le plus long poème jamais écrit (plus de quinze fois la bible ou l 'Illiade)  raconte principalement la guerre entre deux clans cousins: les Pandava et les kaurava...Un massacre orchestré par Khrisna parce qu'il faut qu'il y ait cette destruction pour pouvoir faire émerger le monde de l'homme .

La semaine dernière j'ai assisté avec délectation et émotion à une rencontre avec les monstres sacrés du théâtre contemporain que sont le metteur en scène Peter Brook et Jean-Claude Carrière.
ils ont voici plus de 20 ans mis en scène cette épopée au théâtre parisien les Bouffes du Nord, puis réalisé un film à ce sujet. Voici qu'avec les tragiques événements actuels, cette épopée prend tout son sens,  ils sont alors revenus pour composer "Battlefield" avec cette phrase a priori paradoxale "toute victoire est une défaite"


A priori, au poker même si nous recommençons de manière obsessionnelle un tournoi pourtant jamais le même, la victoire est ce qui compte.
Pourtant, le cerveau retenant et inscrivant comme événements les bad beat ou défaites, peut être que finalement la victoire toute intéressante soit-elle pécuniairement devient une défaite tant alors ne s'opère aucune remise en cause de notre jeu et de son harmonie

Prenons ces nombreux exemples de la journée où j'ai remporté des pots...voilà que cet après-midi un peu dépitée et lasse, je décide de continuer à jouer après le flop avec un tirage flush, Je n'ai pas de tirage quinte qui va avec , donc suis bien en dessous des 15 outs a priori nécessaire...mon adversaire enchérit et au lieu de folder je décide de continuer...idem au turn, j'engage quasiment tout mon tapis pensant faire mon barouf d'adieu de miss fishette quand surgit à la river la couleur providentielle...me voilà sauvée...pourtant cette victoire a le goût de la défaite car non seulement j'ai mal joué mais cela risque plus tard de m'inciter à reproduire cette mauvaise habitude et donc de perdre le chemin de mon dharma , ma loi intérieure, guidant mes pas dans ce jeu.

L'hindouisme est une religion polythéiste avec un panthéon de divinités immense, on le sait,  mais au sommet de ce panthéon se concentre une trinité que nous vivons systématiquement et inconsciemment en tant que joueur et maître de notre jeu, peut être parce que notre kama, désir profond nous y pousse...

Avec nos multiples mains (bras?) nous jouons et recréons le monde, même si contrairement à Brahma nous ne sommes pas forcément omniscient sauf avec les nuts pourtant en essayant de maîtriser le jeu, ce flux de vie, en connaissant les règles en tant que joueur nous tendons vers lui...alors nous jouons et essayons de rester dans ce jeu, d'équilibrer tel vishnou notre jeu et puis pour cela nous faisons la guerre à nos frères et cousins comme dans le Mahabharata,
Nous la faisons parce qu en détruisant le monde (nos concurrents, adversaires) tel Shiva nous cherchons à reconstruire la divine providence et ainsi nous menons et répétons sans cesse cette danse céleste, alternant massacre et reconstruction.

Toute victoire est une défaite ne signifie pas hélas que la défaite est une victoire
Pourtant comme un écho voici que résonne la célèbre citation de Beckett:"Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux"

Notre jeu comme la vie est cyclique, ce soir je suis lasse du massacre de la journée, de mon jeu et de mes victoires comme mes défaites mais demain je goûterai de nouveau l'aube...

En attendant, je vais écouter et réécouter Peter Brook parler de Battlefield, du monde et du Mahabharata sur cette émission de France Culture...30 mn de pure bonheur dont on ne ressort pas indemne!!!

Namaskar!!!



12 juillet 2015

Je(u) horripilant



Ma manière de jouer horripile !!!

Adolescente, j'adorais le tennis de table et n'étais sans pour autant être très bonne pas trop mauvaise au point de gagner un jour dans mon village la seule coupe de mon palmarès "sportif" mais... mais  je jouais de manière assez énervante, les coins systématiquement et rendais chèvre mes adversaires au point de les forcer à faire alors une erreur

Il en est de même pour les cartes, que se soit à la belote ou au poker.

Si le jeu est un reflet de notre personnalité il est sûrement temps que je réfléchisse à cette épineuse question et me remette en question et surtout me questionner sur  "dois-je continuer à jouer avec des amis ou connaissances."

Je me posais la question ce soir tant j'ai encore agacé deux joueurs lors des tournois du biathlon de la french no limit, l'association de poker à laquelle j'appartiens.

Il s'agit d'une association particulièrement conviviale avec des gens gentils que j'adore et pourtant ce soir deux des membres avec lesquels je jouais ont encore une fois dégoupillé du fait de ma manière de jouer.

L était furibond: ce joueur que je concevais à tort ou à raison comme très loose, ayant une tendance à raiser préflop systématiquement et à devenir tyran maugréa terriblement d'avoir  été sacoché sévèrement dans un all in préflop ...furieux, je lisais toute son amertume avec légèreté ne le croyant pas à ce point vexé...je découvrais avec gêne que si...après m'avoir rendu élégamment la pareille et volé ainsi trois fois mes blnds, je décidais d'attendre , évitant de trop lire le chat et ses reproches pour ne point tilter...un A8 suited providentiel me fit lui retourner le compliment  alors qu'il surenchérissait pour une fois de manière plus nuancé et m'amena a briser vilainement son jj
out du tournoi! aie!
Inutile de dire qu'il était furibard, les propos acerbes devenaient durs sur mon jeu et mon peu d'intelligence, de discernement...propos alors martelés à double voix puisque E , lui, toujours en piste commenta ironiquement, de concert avec L ma chatte, mon jeu , ma vie , mon oeuvre ou presque...

Ils y allaient de bon cœur et je devenais très peu à l'aise! Je me rapellais combien ce joueur mais était-ce vraiment lui? m'avait blessé dans un hu au omaha en abandonnant le hu encore une fois dégoûté par mon jeu et bien évidemment par ma chatte! non- oui-non, je ne me concentrais plus sur mon jeu.
Arf! je commençais à mon tour à tilter et lasse je déclarais que j'allais arrêter de jouer le biathlon à leur grande satisfaction.

Mon chantage affectif inconscient non seulement ne fonctionna pas mais E surenchérit expliquant que quelqu'un dont il tirait le nom voulait que je parte...Merdre! 3 personnes donc , cela devenait indigeste.

Avais-je seulement bien lu?!y avait-il dans cet assaut une petite brise d'humour pour apaiser un peu ces maux? Il faut bien avouer que déjà, la semaine dernière, j'étais bêtement partie en vrille prenant littéralement une réflexion, je devais me reprendre et ne pas laisser la paranoïa vaincre le plaisir de jouer.

Mon jeu horripile donc.

Je suis une joueuse récréative, grande gueule, agressive, n'ayant pas de scrupule à être un fish...je collectionne visiblement les petites horreurs...j'essaie pourtant dans ce cadre conviviale de les filtrer mais alors que je recherche leur bonhomie paradoxalement je provoque colère et dégoût.
Dois-je continuer mes petits meurtres pokériens entre amis ou utiliser le baume de l'anonymat filtrer ainsi de manière plus efficace ma culpabilité?

La victoire de ce soir a encore une fois un goût bien amer tandis que cette question risque de me hanter longtemps cette semaine encore.!

01 mai 2015

Le poker, une religion sacrificielle?


- Bénissez-moi mon Père car j'ai pêché! j'ai choisi un pseudo racoleur en hommage à la luxure et voilà que j'ai envié le bien d'autrui, j'en fus gourmande et parfois tellement en colère lorsque mise en tilt, je n'ai pas toujours compté mes outs ni ai-je pensé à mes cotes car vilainement atteinte d'acédie tout en conservant mon orgueil, j'étais ...je suis
-Les 7 péchés capitaux condensés en une seule personne? eh ben dites-moi, succube infernale, une joueuse de poker matinée d'un énorme fish ma fille, voilà ce que vous êtes!

Hé oui, le rapport entre le poker et la religion ne semble pas de prime abord évident malgré le sacerdoce qu'il impose souvent, ses rituels, ses saints (les joueurs pros) et ses démons (les fish et bien sur Blacky, notre Ange déchu de son blog) mais si nous sommes loin de tendre l'autre joue lorsque quelqu'un nous frappe, pourtant, c'est bien là, la déontologie du joueur lambda pour devenir la justice immanente de Yahvé...car avant  de clamer un revanchard "oeil pour oeil, dent pour dent" et plus si affinités, il nous faut attendre patiemment de piéger ce voleur de blind et ses camouflets pour enfin occire l'ingrat d'un courroux digne d'une furie (ou d'une Walkyrie).

Il faut guetter les signes, presque une cosmogonie animiste et puis penser à ces phrases sublimes de Djalâl ad-Dîn Rûmî, ce mystique persan du 13e s : "Tu vois l'écume et non la mer. Que c'est étrange ! Enfermé dans le bateau du corps, tu as vu l'eau. Contemple l'eau de l'eau ! L'eau a une Eau qui la pousse, l'esprit a un Esprit qui l'appelle."

D'ailleurs, je vais me gêner pour mieux entrer en transe, même si sans derviche tourneur, pour goûter sans me perdre en juif errant dans la bulle, j'écoute un petit air soufiste d'un de mes chanteurs préférés, le fascinant Nusrat Fateh Ali Khan



Telle alors une bonze , détachée, en éveil, les niveaux de jeux étant autant de soutras, mantras, chapelets que l'on égrène pour atteindre le Graal...dominer ses émotions, son état d'esprit le plier comme l'enseigne le Dalaï Lama puisque l la discipline intérieure est le seul moyen dont nous disposons pour apprendre à dompter l'Esprit. Sans elle, nos émotions nous débordent et nous créons des causes et des conditions défavorables dans nos existences présentes et à venir.

Mouais, j'ai beau méditer de temps en temps, je suis loin du zen oriental, peut être est ce pour cela que je suis de la caste des joueurs de peu, les joueurs récréatifs, les Shudras  petits serviteurs de micro limites et non des brahmanes même si j'ai essayé un temps d'apprendre leur langage sublime le sanskrit...mais c'est si compliqué, si complexe que je ne me souviens que de l'alphabet, parfois, arrivant à lire un mot d'hindi presque par hasard...une caste entre les joueurs pros, ces brahmanes consacrés au Sacré, finalement aidés et soutenus par les Kshatriya, la caste des guerriers qui dirige le jeu et protège les marchands, les Vaishyas, ces joueurs qui sans en avoir la splendeur dans leur acharnement continuent à accumuler petit à petit leurs gains



Bien sûr comme dans l’hindouisme parfois je suis chassée de ces castes en étant traitée d'intouchable, de fish, peut être aussi parce que comme une Vénus de Lespugue je me suis crue immortelle et ai alors cru au miracle!

05 avril 2015

Sur la route , tilt generation





Hier, tandis que je me régalais de faire le biathlon du samedi soir avec mes collègues de la FNL, je rêvassais joyeusement au lieu de compter mes outs et de mesurer mes relances.

 J'ose avouer que je regardais également The Voice, notamment le charmant Guilhem chantait "Avec le temps" dont j'aurais bien fait mon dimanche, même s' il n'était  pas  Léo ferré, mais bon, inutile de vous dire que ce n'est pas tout à fait cette virtuosité que je lui aurais demandé...




bref, tandis que j'errais dans divers plans oniriques, voici que je trébuchais dans mon jeu: je balançais pot sur le No Holdem, et envoyais une sacoche de tous les diables pour un brelan dans un enthousiasme certes habituel mais quelque peu déplacé dans le cas présent et qui me fis perdre la moitié de mon stack.

OOPS...

Je pensais alors combien le poker était  proche de la littérature, peut être déjà  parce que  comme disait Marguerite Yourcenar : "on ne lit jamais un livre, on se lit à travers le livre" et que le poker comme tous les jeux est un formidable révélateur de  personnalité mais  aussi à travers notre expérience de lecteur...là, perdue dans plusieurs sortes de jeux, je n'étais certes pas encore dans le monde hermétique de Finnegans Wake de James Joyce, écrit dans plusieurs langues et compressant le langage, quoique en jouant mon no holdem comme un pot limit j'étais vraiment au bord du chaosmos (euh, pour mon correcteur ou rectificateur pas forcément préféré, non ce n'est pas une faute mais un néologisme de Joyce mêlant chaos et cosmos)

Non, je me sentais en fait, un peu dans la même atmosphère que lorsque je lis les romans de l'énigmatique et génial Thomas Pynchon: perdue dans multiples récits à lutter dans la compréhension du jeu du récit,  chercher à se raccorder à une certaine logique avant que les ramures du récit se rejoignent vers un tronc commun où tout alors enfin s'éclaire!



Cela en devient kafkaïen, et qui n'a jamais ressenti en jouant, le sentiment d'absurdité et d'étouffement de k, avec parfois un procès de fish...combien de fois me suis-je faite insultée, peut être  de manière moins absurde que chez l'écrivain Tchèque mais avec toute l'écriture fleurie d'un Burgess ou d'un Selby. D'ailleurs, n'en déplaise à -Enorme-, concitoyen de la fnl, non, malgré mon pseudo racoleur qui semble à chaque fois t''interpeller, je ne suis pas la réincarnation de Tralala, la prostituée de Last exit to Brooklyn.

J'ai alors pensé également combien parfois l'analogie du poker se ressentait avec l'expérience endurée par la lecture de Kerouac notamment dans ces longs mais très longs tournois comme sur le king 5 où il faut tuer tant de joueurs.
. Il y a la même excitation du début du roman lorsqu'on prend la route vers frisco et  puis, le chemin est long et le talent de Kerouac est de nous faire ressentir dans la lecture, de manière profondément physique, cet ennui de la route et ainsi son immensité...cette ennui trompeur et dangereux, comme dans les longs tournois, où notre attention pourtant ne doit pas faiblir au risque d'un accident.
 Ô combien alors joue l'importance du copilote et pour moi celles de mon équipe qui chattait dans une joviale ambiance et assurément si on  ne fut pas  des Hells Angels à s'égosiller  en roulant "born to be wiiild", on s'est bien marrés avec mon équipe "les No -Vices FNL" dont je me devais de rendre hommage! Beat generation ou pas...

Ouaips, en tout cas pour moi hier ce fut les Chants de Maldoror, à travers les chants ou les niveaux du tournois, voici que de l'écriture poétique je visitais les cercles dantesques dans un boléro de plus en plus noir qui me fut fatal.

Fin du chapitre, de ce roman, plus qu'à ouvrir une autre page en frissonnant délicieusement du Livre à Venir et de ce presque rien blanchotien que je joue régulièrement, avec une telle volupté surtout quand la petite fin n'est pas trop précoce.

14 mars 2015

Un air de printemps à Ribeauville




Grand ménage de printemps oblige il était temps de faire respirer un peu ce blog qui s'effaçait dans la poussière des articles passé d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaîtreuh!

Grand soleil en ce jour, et si ce ne sont pas encore complétement les portes ouvertes c'est avec assurément une certaine excitation en lisant ce projet d'aller manger une petite choucroute à Ribeauville...

Ribeauville c'est ton nom, j'ai tout vu à Ribeauville, si j'y étais...enfin si je gagne parce qu'il faut savoir que le barrière poker tour organise un tournoi là bas.. Un package d'une valeur de 870 euros à gagner grâce à Ranking hero!!!

Alors? Let's go!!! l'Alsace au printemps cela doit être sympa! je n'y suis allée qu'une fois, en été, sous une chaleur torride, à Mulhouse voir un spectacle de la chorégraphe Pina Bausch dont j'étais fan et avais fait un petit crochet à Strasbourg ...je ne suis jamais revenue dans cette région, il est donc absolument temps de combler cette lacune et que rêver de mieux que ce casino aux premières lueurs du printemps (du 26 au 29 mars)



03 janvier 2015

Conte de Noel pokérien


Il faisait froid, cet hiver-là, dans cet appartement parisien et la grisaille était au rdv.
 2014 n'avait pas été une très bonne année et finissait pas  bien dans tous les domaines. la princesse aux 547 grains de beauté avait revêtu sa peau d'âne de fish pour se réchauffer et ruminer de ne pouvoir descendre dans la ville rose retrouver la chaude et confortable villa des membres de sa famille qui allaient eux fêter tous ensemble le réveillon.
Pas de noël, pas de cadeau, pas de santon ni de guirlande? et bien si! car la fée Mama avait illuminé le doux royaume de la FNL de plein d'illuminations et comme toujours avait eu la généreuse idée de composer un noël sur mesure, pour toutes les âmes du royaume. Idée lumineuse qui clignotait sur le forum où après un tirage au sort chacun devait envoyer un petit cadeau à son prochain, qu'il le connaisse ou non.
Alors, les derniers jours, la convivialité de cette guirlande humaine illustrait le forum et ô combien l'esprit de cette association. 
Mais voici que la princesse aux grains de beauté cette année-là n'avait pas été sage! et à force d'aimer qu'on fustige son auguste séant ,c'était le père fouettard qui s'était invité de manière inopinée dans son humble logis.
La princesse avait choppé les boules de son corsage et revêtu la toge de Caliméro: "c'est injuste, vraiment trop injuste" se dit-elle "je suis décidément bien poissarde dans ma vie"
Mais voilà qu'à force de complaisance et à regarder la grisaille du royaume parisien, elle n'avait pas compris que ce froid favorisait en fait un retour du Père Noël pour la damoiselle en détresse.
Tandis qu'elle ronchonnait (la princesse aux grains de beauté avait une légère tendance à être chochotte et se plaindre beaucoup), elle entendit soudain un écho familier: "tiens Raoul que fais-tu là? Fred te renvoie passer quelques jours chez moi?"
-"Non, ce gougnafier a pas assez fait de perf cette année au poker et du coup il m'a obligé à travailler quelques jours en intérim pour payer ses  débordements de fin d'année, je remplace les rennes du père noël"
Et c'est là, sans avoir pourtant pris d'herbes magiques de Zara que je l'ai vu!!! Dans toute sa gloire et majesté! son habit rouge n'est pas dû au soda  dont je suis addict, non! non! en vérité je vous le dit! le père Noël est rouge car il est russe! Da! Da! Il s'appelle Kalinka et vit dans le pays de notre démon nordique préféré!


Voici qu'exprès, le père noël était revenu vers la princesse aux grains de beauté pour mettre un présent surprise dans son petit soulier (ouais, petit soulier, erf, elle chausse du 41 fillette quand même)!
 Emu de la désertion et ulcéré par l'attitude cuistre du père fouettard, lors de son RTT , le père noël était revenu pour donner quelques poèmes (dans un magnifique recueil de Vignial) à notre malheureuse! En surprise, sans prévenir, une initiative personnelle folle et si élégante
Qui a dit que la magie de noël n'existait pas? C'est pas moi! En tout cas, encore une fois, dans le royaume de la FNL la convivialité et l'altruisme cet hiver ont fait loi !
Bonne Année à vous tous!