26 novembre 2014

Point final ou point de suspension?



Après presque 4 ans d'absurdité, d'exposition voire d'exhibition il est temps au moins un temps de tirer sa révérence.

J'aime le poker et je continuerai à jouer (notamment avec la fnl) et peut être après un bol d'air et de repos je reviendrai sur ce blog ou sur une variation mais là, malgré une lutte de chaque instant je crois que le marasme ambiant m'a contaminé.

4 ans de blagues, de rires, de rencontres, de jolies amitiés, de cris, de frustrations, de déceptions, de peines et même blessures...bref 4 ans qui m'ont rendu bien plus riche que ma bank roll , lol

Merci pour cela de m'avoir accompagné, de vos commentaires que j'attendais avec avidité, merci de m'être grâce à vous sentie moins seule et isolée...pour une fois, moi la grande paranoïaque, j'ai ressenti ce plaisir douillet d'être dans un groupe, une équipe malgré mes mouv à la légèreté teutonique et mon caractère...euh....mon caractère.

Bref, bisous et peut être à bientôt!!!

THAT'S ALL FOLKS!!!

23 novembre 2014

Pavlov et le Poker!!!





Suçotant un biscuit diététique insipide du fait de mon régime, voilà que cet après-midi en plein tournoi mon esprit s'égara vers la réminiscence de ma dernière religieuse au chocolat et dans un conditionnement tout pavlovien, je salivais joyeusement.

 En effet je me savais parfois, dans certaines circonstances, chienne, mais là cela me rappela immédiatement comment le savant Pavlov démontra en utilisant un chien que l'on pouvait involontairement grâce à un stimulus extérieur appris (non innée) avoir certains réflexes involontaires car devenus instinctifs suite à un conditionnement .

Parallèlement, je me remémorais cet EXCELLENT article (ben quoi? on est jamais mieux servi que par soi-même) expliquant que la mémoire traumatique,du fait des micros traumas qui lui sont liés, altère neurologiquement la mémoire, la stagnant à un moment donné à l’inverse d'une mémoire saine qui, elle, est évolutive.

Or, grâce aux travaux de scientifiques scandinaves, nous savons que les stimuli du cerveau réagissent plus violemment à ce qui nous choque, heurte que ce qui nous parait harmonieux... c'est pour cela que l'on relèvera nos bad beat bien plus que les cartes que nous avons pu faire passer malgré des statistiques en notre défaveur dans une table de poker...c'est aussi ce qui nous donne cette impression récurrente qu'il y a plus de métro en face de notre rame et que les caisses ou voies d'à côté avancent toujours plus vite que celles que nous avons choisies.

Paradoxalement, spontanément notre cerveau s'intéresse, lui ,bien plus à l'affirmation de nos croyances que ce qui pourrait l'infirmer, ainsi nous avons tendance à rechercher et accorder plus d'attentions aux informations qui nous confortent que celles remettant en question nos opinions et plus encore dans ce fameux réflexe quasi pavlovien, la zone de notre cerveau "récompense" est immédiatement stimulée lorsque quelqu'un abonde dans notre sens nous procurant un effet euphorisant...ou le même plaisir qu'une bonne religieuse en période de diète.

C'est peut être aussi pour cela qu'il est plus facile d'apprendre lorsque nous sommes jeunes et plus nous vieillissons plus nous avons tendance à vivre de nos acquis et être dévoré de certitudes...combien de personnes abandonnent leur curiosité au profit d'un délicieux apéritif bienveillant et complaisant dans un mojito d'idées rassurantes ... c'est à ce moment là que survient le conditionnement pavlovien du joueur pourtant si antagoniquement opposé au jeu lui même..."les aléas m'ont fait perdre cette partie que j'ai pourtant si bien joué"

Donc, en conclusion, je viens de découvrir que tout comme vous,  tel le chien le pavlov je salive dès l'arrivée préflop d'une grosse paire ,  oh oui! je bave allègrement, sans vergogne, car sans même en avoir conscience, lorsque ma grosse paire est confortée par un flop en ma faveur et que du coup je n'ai même pas cherché une stratégie subtile pour la rendre plus rentable, en bonne fish conditionnée que je suis, tandis qu' en revanche j'ai bien senti le micro trauma qui s'opérait lorsqu'une quinte de l'espace m'expédia dans un déhanché indigne hors de ma partie de poker cet après-midi! Quel gougnafier que mon adversaire! pourtant je l'avais - évidemment- excellemment joué!

Merci d'être d'accord avec moi afin que je puisse virtuellement dévorer cette délicieuse religieuse en titillant la zone récompense de mon cerveau! mmmh! exquise!



13 novembre 2014

Chemin initiatique


Non rassurez-vous, je n'ai pas pris de sucre et je ne me prends pas pour Pollux dans le  Manège enchanté . je ne suis pas non plus comme son créateur inspiré par un trip d'acide. Il ne s'agit d'ailleurs pas non plus d'un pamphlet sur les bienfaits chamaniques ou l'oeuvre de Castaneda... Certes il y a surement des Yaqui (mentors) dans le poker mais ma réflexion est bien plus existentielle que métaphysique...quoique...qui n'aime pas se perdre dans les méandres de son esprit afin de mieux se retrouver?

L'imagination, la partie dominante en l'homme mais pourtant s'érodant par manque d'ennui, de temps morts, par saturation des sens aux aguets, de cette image zappée des réseaux sociaux. Pascal en parlait comme la suprême ennemie de la raison,  se plaisant à la contrôler et à la dominer . C'est bien elle qui fait croire, douter, vaciller pour finir par nier la raison.

C'est elle la salope, qui alors que vous comptiez gentiment vos outs, regardiez la position, le profil des joueurs c'est elle qui alors commence à vous susurrer les choses les plus abominables, les "et si?" et le plaisir sensuel de la transgression, de la folie de mains aléatoires alors que vous meniez joyeusement et arriviez gentiment à la bulle...c'est elle le chant des sirènes, dont le soutra principal, principe même de la pensée magique réside dans le simple fait que soudain si vous jouez maintenant alors que tout est en votre défaveur vous allez l'emporter....certes! mais loin, loin dans un all in dont on ne revient pas! et inutile de dire que le bondage d'Ulysse pour résister dans une feinte inertie est peu propice à cette bataille de blind! un bluff souffreteux.

Finalement le poker est presque l'autre côté du miroir de votre gamme harmonique: vous prônez la bienveillance, le contrôle de vos émotions et la non violence? derrière votre vanité, vous voilà vêtue comme une walkyrie hystérique , vous avez fait vôtre la superbe réflexion de Beckett "L’essentiel est que je n’arrive jamais nulle part, que je ne sois jamais nulle part . . . peu importe grâce à quelle dispense." et pourtant vous courez à travers les mouv pour chercher le chaudron d'or des leprechauns en enfilant une paire de bottes à la pointure d'un MTT égaré.



23 octobre 2014

Le relou ou la calling station!

                                                                                                                           

- hé M'dame, hé m'dame tu veux pas boire un verre?
- Vous êtes charmante vous savez!
- Ah? Euh...ok. Merci!
- Je peux vous offrir un verre?
- heu non, merci, mais mon mari et mes enfants m'attendent
- je peux alors avoir votre numéro de téléphone
- (voix de fausset, sourire en tôle ondulé) ah je ne crois pas désolée, non!

C'est à ce moment là que plusieurs cas de scénarios s'offrent généralement aux dames concernées:

- Salope! tu te crois belle peut être, grosse conne, va!
- t'es raciste?
- et ton mec il te défonce bien la chatte?
- on pourrait se retrouver alors un autre jour?
- Vous allez faire un tel malheureux, je vous regarde depuis des semaines (hein?), vous avez l'air si gentille...
- Allez, 5 minutes c'est rien...

Bref, toute la gente féminine a déjà connu un de ces cas de figures dont les grandes villes (et notamment Paris du fait de son anonymat) nous abreuvent: "le relou ",

Oui! ce mec qui vous drague tandis que vous dormez à moitié dans les transports, rêvassez dans les rues et  qui ensuite vous colle espérant une érosion de votre volonté, un retournement de situation ou votre "non!" ferme deviendrait ce oui tant attendu.
Pourtant, vous étiez bien contente car vous aviez bien rodé votre refus, justifiant - comme si cela était nécessaire -  le fait que vous ayez l'outrecuidance de refuser cet acte altruiste du faquin par un mariage, votre irréprochable fidélité et des enfants...beaucoup d'enfants...la plupart abandonne aussitôt et vous partez flattée et légère de cette petite intrusion romanesque aussitôt avortée mais non, le relou lui, bêtement, s'accroche! non est un peut être voire un oui en devenir! la rebuffade? même pas peur et tandis que votre sourire poli s'amenuise et votre regard brûle des frimas de l'hiver se demandant sous quel ton employé pour que l'impudent comprenne,  le monsieur jeune ou vieux, BCBG ou en survet sans forme, continue sa gigue et son discours oiseux dévorant petit à petit votre atmosphère et le vernis de votre politesse.

Ça fait chier! c'est pas forcément bien méchant mais crevant de se faire entendre et le soir toute seule, enfin peinarde dans vos pénates vous êtes encore à grommeler sans même savoir pourquoi...
Au poker le relou est la calling station qui vous colle tandis que vous faisiez un superbe bluff et avec qui vous risquez du coup un accident de conduite (comment? il m'a pas suivi sans rien? est-ce qu'il a touché ou non?), qui vous bousille la seule superbe paire de la partie par une quinte de l'espace et qui ne comprend pas vos mises pour le faire gentiment partir et s'accroche désespérément à vous... comme hier soir cette magnifique paire de dames qui m'apparût tel un rayon de soleil dans le mercure du ciel parisien et qui fut immédiatement suivi...hé madame, madame? flop 7 k 2...je vais raiser parce que le roi m'inquiète...il suit et se call "hé, te sauve pas comme ça, on peut parler?" non je veux pas parler! avec ma chance en plus, je reraise: 8 au turn de la route...c'est là que nos chemins se séparent non? partons la tête haute en étant un peu plus sèche - je balance le tapis - il suit...et reçoit un 10...

Bien sûr il avait 8-10 même pas suited et j'ai grommelé me demandant si j'aurais dû envoyer Raoul lui bouffer sa main plutôt que mes raises (pour une fois) conventionnels et bien proprets.
J'ai claqué la porte au nez du malotrus, changé de room et je suis allée boudée devant la TV.

hé M'ssieur! 'ssieur! t'es trop classe! on va boire un verre?


15 octobre 2014

S'envoyer en l'air oui! mais dans quelle position?



Comme beaucoup de gens, je "souffre" du complexe du cadet. C'est à dire que ma position dans ma fratrie a influé depuis mon enfance sur ma personnalité et a construit tel un rempart ce sentiment constant de se sentir en nul lieu à sa place...
Cela s'est renforcé par bien des déménagements et des racines familiales un peu dispersées et cela se traduit par ma manie horripilante de m'excuser de m'excuser, de rarement être à l'aise avec les autres, un peu perdue et réfugiée dans mon monde onirique et je présuppose, enfin, je peux présupposer sans grand risque, que mon enveloppe corporelle quelque peu imposante est aussi une quête de trouver une consistance, de laisser une trace, tout comme ma fascination de l'image et (au-delà du narcissisme) particulièrement de la mienne. La question en effet, chez moi, n'est pas (ou peu) de m'aimer ou de ne pas m'aimer mais de laisser une empreinte, une permanence chez l'autre et chez moi par moult truchements.
C'est aussi certainement la raison de ma fascination du purgatoire beckettien, bloqué dans un rythme binaire , sans début ni fin, une lente agonie "pour finir encore"
Et donc dans mon jeu de masques, avec mes atouts, bad beat,  bluff ou sans bluff, j'attends inlassablement Godot.

Bien sur ma sœur aînée, elle, vous parlerait de ce poids si lourd des responsabilités, de sa famille, de ses cadettes, de devoir être la fille modèle, sérieuse... Si je doute et muse dans les méandres de mes rêves, ma sœur ne peut se le permettre et fonce, tel son signe astrologique le bélier afin d'ouvrir la voie, la brèche pour nous faciliter notre passage... elle représente "l'intellectuelle" de notre fratrie et n'agit qu'à bon escient tandis que je suis sensée être l'artiste libre de ses excentricités et à protéger de son hyper sensibilité et émotivité.
Quant à ma petite sœur, la benjamine, elle a souffert également de solitude car élevée un peu différemment, de manière plus laxiste, car bien plus jeune, elle est celle qui traditionnellement ne peut grandir tant elle focalise l'attention plus fusionnelle de nos parents mais la révolte, sa révolte alors devient également son lot -la révoltée- afin de se faire entendre et pouvoir se construire.

Dans cet exposé quelque peu sommaire et caricatural de ma famille (mea culpa envers eux) et du modèle habituel familial, on voit combien la disposition joue sur nos cartes de vie tout comme dans une table de poker: le premier à parler, l'UTG;  l'aîné se doit d'être plus avisé, plus sage (plus serré)  puisque porte toute la tablée et avance sans recul afin de préparer le jeu...il ne jouera pas donc les cartes tel un cadet plus libre de ses mouvements, se reposant sur l'aîné tout en jalousant la place chérie du benjamin car ce petit bouchon, euh bouton se sert des cartes avancées de ses deux aînées et peut se permettre alors de jouer dans une rébellion agressive des blinds , ses parents, dans une relation quasi fusionnelle.


07 octobre 2014

Des confitures du bluff raté



Il n'y a rien de plus humiliant et frustrant que de se faire prendre dans un bluff ...pas un semi bluff justifiant médiocrement votre fulgurance douteuse, mais un vrai et affreux bluff, une petite horreur que vous pensez soigneusement cachée dans les sombres tréfonds de votre âme jeu et qui explose telle une flatulence joyeuse lors du silence mortifère de l 'eucharistie d'un enterrement , d'un colloque sur la pensée de Plotin ou d'un tournoi de MTT avec tous vos copains qui vous regardent (dixit la jauge en alerte rouge de ma paranoïa) atterrés de "cette femme si bien , si comme il faut" qui vient d'émettre ce bruyant et pestilentiel (odeur de fish pourri of course) 4-2 non suited, raisé dans un all in absurde et juste complètement con!

Ah! déconfiture de l'orgueil et de la gourmandise, les malheurs de Busty me rappellent soudain la cruauté inhérente aux livres marquants de notre enfance et notamment ceux de la Comtesse de Ségur.

il est fascinant de remarquer que les plus grands écrivains pour enfants furent les plus grands sadiques: en Angleterre, par exemple, le puritanisme mordant chez Dickens se retrouvera évidemment ensuite dans les œuvres ironiques et cruelles de Roahl Dahl (Charlie et la chocolaterie, James et la grosse pêche) ou plus récemment dans celles de J.K Rowling (Harry Potter)...

En France, malgré le luxe inouï de la famille Rostopchine, l'enfance de la comtesse de Ségur fut marquée par des privations systématiques ...elle raconte dans son livre "ma chère Maman" que son père, le général Rostopchine écrivait " J'ai été privé de trois grandes réjouissances de l'espèce humaine: du vol, de la gourmandise et de l'orgueil"...Du coup, ces trois éléments seront la clef de voûte de son oeuvre romanesque et notamment dans les récits accompagnant son personnage emblématique: Sophie.

La gourmandise omniprésente est toujours punie comme dans le célèbre épisode des confitures car le personnage de Sophie s'y perd toujours dans une terrible précipitation teintée d'angoisse gâchant ainsi  systématiquement tout le plaisir qu'elle aurait pu y retirée par la peur panique d'être grondée et la culpabilité inhérente à la faute.

la faute du vol et de la gourmandise est sévèrement châtiée de manière disproportionnée, teintant de manière anxiogène les récits de la romancière car les conséquences y sont toujours tragiques et stigmatisantes (robes salies, mains poisseuses, vomissements...)

Comment ne pas retrouver dans le vol, le caractère têtu du protagoniste, la gourmandise et la punition tragique de ces livres qui hantèrent notre enfance,  la débâcle du bluff raté et dévoilé ainsi que ses conséquences ou ses châtiments tragi-comiques l'accompagnant: la culpabilité et la  honte de l'exposition de cette faute, de cette avidité goulue au vol ou grignotage des blinds incontrôlée... le poker devient alors pour nous, la cruelle belle-mère, Madame Fichini, de Sophie.



14 septembre 2014

Penser c'est anticiper !


Le petit tournoi de Omaha que je fis aujourd'hui me rappela que notre ex bien aimé coach à Mama, Zara et moi, toujours irrémédiablement perdu dans les avens de mon décolleté, nous répétait, inlassablement, qu'au Omaha comme ailleurs ( mais du fait de la variance supplémentaire peut être même encore plus qu'ailleurs), il fallait anticiper les coups avant de jouer... d'autant que c'est du pot limit  qui est  en ligne joué...ainsi, si tout le monde entre dans le pot préflop, cela signifie que le flop sera énorme et donc au lieu de se dire: "mmh je peux mettre mon orteil dans la mer cela me fera pas grand mal", il vaut mieux penser au tsunami en retour qui m'engloutira au flop...au turn...ou à la rivière...cela n'est pas pour rien que Jeanne Moreau chantait : "les petits ruisseaux font les grandes rivières"



Bref, je suçotais donc mon bonbon au citron (information essentielle à la suite des événements...ou pas) en maugréant tel le petit Gibus "si j'aurais su ,j'aurais pas venu". Lorsque, subitement, une analogie étonnante avec la pensée d'Aristote me troubla et notamment le distinguo qu'il conceptualisa entre acte et puissance (on va éviter la notion d'entéléchie pour empêcher un chœur général de mes lecteurs brailler un "courage! fuyons" et aussi parce que c'est compliqué pour mon petit cervelet également)

Donc, Aristote a élaboré une distinction radicale entre les choses qui sont en acte et celles qui sont en puissance: en fait, pour lui, l'acte désigne soit ce qui est en train de s'accomplir , soit ce qui est terminé alors que les choses en puissance  par opposition à celles qui sont en acte, ne sont encore qu'au stade virtuelles, pas achevées. (par exemple tout être humain est en puissance un joueur de cartes...mais il ne le sera en acte qu'avec l'apprentissage du jeu)

Bien sur, dans sa logique, l'être en acte est forcément d'une plus grande perfection que l'être en puissance et c'est pourquoi il écrit dans Physique II: "Chaque chose est dite être ce qu'elle est plutôt quand elle est en acte que lorsqu'elle est en puissance"
Ben oui, vous avez AA en main: en puissance vous avez la main en plus fort mais voici que le J10 de votre adversaire va du fait du flop créait une quinte: en acte vous n'avez plus du tout la main la plus forte!!!

En fait, c'est également vachement important car cela va privilégier l'inspiration , car avec ces notions, on est plus dans une métaphysique rappelant le terme hébreu de "Rouach", ce premier mot de la Genèse de la bible juive qu'en français on traduit généralement par esprit "et le souffle des dieux planait à la surface des eaux"...

Ben là,  avec mon wrap de quinte qui me fit sortir de mon tournoi si j'ai ressenti l'inspiration des dieux , penser c'est anticiper mais pas c'est pas forcément suffisant car nom de Dieu,  je fus vite chassée du jardin d'Eden pour goûter à l'amertume de la Géhenne...j'ai joué et j'ai perdu dont acte!

06 septembre 2014

Tous ceux qui tombent ou chéri passe-moi le gaélique stplé!



Mince, je fais peu de pub mais là je ne pouvais pas passer l'occasion d'un événement qui me tient à cœur... parce si à ma grande honte je n'ai hélas passé dans ma vénérable existence qu'un week end y a déjà 15 ans à Dublin...la verdoyante Irlande est quand même le pays de mon écrivain préféré Beckett, mais aussi de certains de mes auteurs fétiches comme Joyce et Wilde qui me marquèrent tant ou de Yeats dont le poème me hante depuis une semaine:

"HAD I the heavens' embroidered cloths                            Tu marches sur mes rêves
Enwrought with golden and silver light,                               Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
The blue and the dim and the dark cloths                          Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Of night and light and the half-light,                                   Le mystérieux secret, le secret éternel,
I would spread the cloths under your feet                          De la nuit et du jour, de la vie et du temps,:
But I, being poor, have only my dreams;                           Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
I have spread my dreams under your feet;                        Mais tu sais, je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves,
Tread softly because you tread on my dreams. "              J 'ai déposé mes rêves sous tes pieds
                                                                                         Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.

Bref, pour à peine 1 euros (même pour ma pauvre br c'est pas cher ^^), Pokerenligne.com organise un tournoi le 9 septembre à 21h, sur Winamax (ça tombe bien c'est la seule room sur laquelle je joue) et on part (si on gagne) à Dublin...certes pas pour fêter le bloom's day mais plus le WPO Dublin...et sinon y a plus de 2.500 euro de lots à se partager ...

Suis pas fan de la bière mais boire une Guiness à Dublin...je ne peux qu'être enthousiaste!

Au fait c'est PKEL et ses partenaires qui nous convie à un tournoi anniversaire, ben j y serai le 9 Septembre à 21h  avec 20 000 jetons  de départ, je devrais jouer plus de 5 mn et puis un dieu pour les Fish (je suis pas chrétienne mais après tout ...moi je veux pas dire... mais l'iconographie de Jésus c'est IKTOS un poisson! tiens j'ai pas encore fait d'article à ce sujet c'est ballot..)

Ah, au fait... Pour recevoir votre ticket de participation à ce grand événement, c’est très simple (il suffit de copier et tuster sur le post de mon pote Blacky comme moi ou surtout de cliquer sur lien pour avoir toutes les modalités)  et vous avez jusqu'au dimanche 7 septembre à 23H59  pour :

Pour recevoir votre ticket de participation à cet évènement, c’est très simple et vous avez jusqu’au dimanche 7 septembre à 23H59 pour :
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Les partenaires du tournoi PKEL

25 août 2014

Le tilt et la mémoire traumatique !




Je viens de tester malencontreusement cette "nouvelle" structure qu'offre Winamax: le Go fast.

En ce retour de vacances, un brin désaxée et engluée dans le marasme de la grisaille, voilà qu'un soir, lasse, l'esprit trop épuisé pour me concentrer sur un tournoi et ne prisant plus trop les sit and go , rassasiée voire saturée des expressos, je suis me suis alors aventurée en terre inconnue!
Ah moi qui refusais le cash game habituellement au nom du saint "connais toi toi-même" de papy Socrate, je suis tombée par inadvertance, par oisiveté (mère de tous les vices) dans l'onglet "go fast"...

Rien que le nom j'aurais dû savoir que cela n'était pour moi et quitter au plus vite cette iconographie dantesque de voiture de course dopée à l’adrénaline... mais non! je me suis installée et laissée conduire, curieuse.
Courageuse mais pas téméraire ou pas encore complètement insouciante, j'ai choisi évidemment la plus petite structure...le drame serait ainsi très limité à seulement 2 euros et dans ce cocon douillet, je me suis prise à jouer et à me régaler de la vitesse de zapping  de ce go fast et du "instant fold" (déjà que je ne fais pas assez attention et analyse pas assez bien le jeu de mes partenaires, inutile de dire qu'ici tout est fait pour que sans complexe au lieu de jouer en fonction des autres, notre position etc, nous jouons nos cartes dans un automatisme simpliste.)

Bien sur j'ai entendu la petite voix de Phil comme un résidu d'une ancienne conversation me rappelant que justement c'est pas mes cartes que je devrais tout d'abord regarder, voix rejointe par une voix étouffée de basse de Bruno toujours perdu dans mes gorges profondes (petite recette de grand-mère: prenez et coincez-vous un chihuahua dans la gorge et vous pourrez chanter comme José Van Dam)...mais malgré ces voix qui me hantaient; j'ai gagné le 1er jour un peu, puis le 2e un peu plus encore, idem le 3e ...du coup, j'ai changé de buy in et telle la chèvre de Monsieur Seguin , j'ai complètement enfoui les voix de ma conscience pokéritistique pour au bout de 4e jour, me faire brûler  et cela sans même l'aide de la perfide Albion ...cochon qui s'en dédit!

Bien sur, à ce moment-là, j'avoue avoir tilté d'avoir perdu l'immense somme de 5 euros par un vilain A10 suited venu gentiment craquer ma paire d'as par une quinte ...

Tiilt! game over! mal, patraque, dans une rébellion orgueilleuse et désespérée, j'ai voulu me refaire (voilà pourquoi je ne joue jamais au cash game) mais, ayant perdu toute confiance en moi, j'ai alors choisi une table à moindre buy in, pour perdre, évidemment,  à peine 10 mn après, 2 autres euros!

J'avais oublié la mémoire traumatique liée au tilt!

En effet dans notre petite psyché quand la  mémoire est saine, la majeure partie du temps donc (enfin pour la plupart d'entre nous) elle est évolutive: c'est-à-dire qu'elle change selon les ages et les contextes...

En revanche, la mémoire traumatique est déchirée car tout simplement la représentation de soi est déchirée.
Anna Freud expliquait bien qu'il fallait distinguer  le trauma qui est le coup et le traumatisme qui est la représentation du coup...les deux sont très différents et pas forcément de la même échelle.
C'est aussi ce qui nous distingue a priori des autres animaux: ceux-ci prennent un coup, ils crient, ont mal et s'enfuient Nous ne fonctionnons pas ainsi : les hommes en fait reçoivent deux fois le coup: d'abord l'événement, le bad beat (ou trauma) mais ensuite de ce mauvais coup vient le traumatisme car nous focalisons sur sa représentation : pourquoi il m'a dit cela, pourquoi il m'a fait cela, pourquoi moi...pourquoi dans notre cas présent ai-je joué mes as préflop ainsi?
C'est une autre forme de souffrance qui altère la mémoire et l'immobilise... notre mémoire est un peu comme la femme de Loth, dans l'ancien testament, lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe (le coup) qui s'enfuyant se retourne sur la ville détruite (traumatisme) et se retrouve alors statufiée en statue de sel (mémoire altérée) tandis que Loth, lui, continue sans se retourner comme il lui fut commandé (mémoire saine et donc évolutive).

En fait, la mémoire traumatique se caractérise par un scénario souvent identique:: en premier lieu vient l’hébétement (ici au moment où surgit la quinte éventrant ma paire d'as gagnante préflop sur cet AS10)...hors de son monde pas préparée , je suis chaos debout (avec ce putain de all in, fatal).
Vient ensuite, pernicieux, le tilt car ma mémoire se fixe sur ce bad beat . Il surgit alors toute échelle confondue comme un syndrome psycho traumatique:  je reste prisonnière du passé;  la mémoire n'est plus saine, n'est plus évolutive et l' image se répète, constamment dans ma tête.
Je ne pense qu'à cela,  totalement captive du passé...

De cet événement et de mon manque de distanciation suite à ce traumatisme, je me mets alors à mal jouer car je perds confiance en moi, en mes cartes, remplaçant (oui Bruno: les outs, les outs) les statistiques ou ma méthode de jeu (admirable of course: la méthode fishy à apprendre confortablement chez soi ) par de la pensée magique...je me rappelle d'ailleurs à ce propos un collègue blogueur épuisé de s’être fait craqué deux fois les rois, qui disait sur skype: "si je les ai encore , je les jette! je les jette!"



C'est aussi parce que cette mémoire traumatique dans notre cerveau fige ces traumatismes que le cerveau se rappelle plus les mauvais coups que les bons coups...c'est également la raison pour laquelle nous avons toujours tendance à penser que nous empruntons systématiquement la mauvaise file d'attente avec la caissière qui va remettre son rouleau ou chercher un prix pendant 5 mn, que nous voyons plus de bus ou métro dans l'autre sens ... ou que nous retenons plus les bad beat au lieu des fois où les cartes tournent en notre faveur.

Moralité: les bons joueurs de cash game ont donc une mémoire bien moins traumatique que la mienne ...entre autres petites choses !!!

16 août 2014

Don quichotte, Opalka et le joueur de poker


Un peu lasse d'être de retour dans la capitale, je pensais dans un spleen non désagréable à tous les projets que je n'avais pas mené à bien par manque de temps, trop occupée à gambader en forêt et à humer l'air pur du causse... Dans les détours des sentiers, enivrée des odeurs et de leur quiétude, j'ai un peu oublié que je voulais enfin mener à bien quelques "projets artistiques"... tant pis pour mes idées de photos, de sculptures et d'installations... idem pour ma décision de reprendre les pinceaux après quasi 20 ans d'abstinence, elle retourna rapidement dans le Léthé d'où je l'avais extirpée... après tout, cela attendra encore un peu me disais-je désabusée!
Pourtant, tel fut mon unique leitmotiv de ma prime enfance où je contemplais des heures durant, avec une évidente délectation, le livre de mes parents sur les reproductions du Louvre jusqu'à mon immersion dans la vie active, un peu avant mes 30 ans.

Bien sur, sans grande originalité, comme beaucoup, je faisais mienne la superbe et émouvante chanson de Brel, "la Quête", tirée de sa comédie musicale Don Quichotte




Don Quichotte ...Le héros de Cervantès errant sur les routes comme Opalka, cet artiste qui adolescente me fascinait et qui de 1965 (année du 1) jusqu'à sa mort peignit tous les jours, dans une constance monacale, ses "détails", une trace du temps qui passe...en fait les chiffres puis les nombres égrainant ce temps. Dans ce combat absurde et épique , de ses nombres ou de ses moulins à vent, arrivé au 1.000.000,  il ajouta à ses toiles, chaque jour dans sa peinture initialement noire 1% de blanc. Chaque jour, après avoir peint ses nombres, il se photographia, "un selfie "dirions-nous aujourd'hui avec dérision, toujours dans la même pose, la même attitude.

Cet artiste obsessionnel poursuivit toujours une même oeuvre jusqu'à l'acmé utopique, dans des toiles qui sont pourtant jamais les mêmes...son travail prend évidemment tout son sens dans la durée...et ne s'achèva qu'à sa mort en 2011...Le temps a alors rabattu son manteau.


Le joueur de Poker à l'envi contre ses adversaires mais aussi souvent contre lui-même, tel Opalka ou Sisyphe, régulièrement, voire quotidiennement, s'engage dans la lutte redoutable des tournois ou des tables de cash game, reprenant et ravissant pour lui les vers de la chanson de Brel tel un Don Quichotte qui essaie de:

"...Brûler d´une possible fièvre (...)
Tenter, sans force et sans armure,
D´atteindre l´inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l´étoile
Peu m´importent mes chances
Peu m´importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner (...)
Brûle encore, bien qu´ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s´en écarteler
Pour atteindre l´inaccessible étoile."

Parfois, peut-être à raison, vaincu par le chevalier à la Blanche Lune de sa table, le joueur comme le héros du roman picaresque abandonne non seulement la partie par nécessité ou pour se résigner car après tout comme Cervantès l'écrivait "se retirer n'est pas fuir"... pourtant... cette dernière main, ce 1 pour cent de blanc qui caresse et flirte avec le monochrome absolu idéalisé de la toile blanche d'Opalka...Dieu qu'il entend son pas d'étoiles en étoiles.

14 juillet 2014

BB: L'hospitalité sexuelle est parfois dangereuse!

Spéciale dédicace: femme bien en chair montrant son cul à un certain gougnafier!

          Je jouais dernièrement un tournoi quand dès le début, gentiment, mes adversaires se mirent à déflorer éhontément ma blind...cela m'agaça évidemment, j'étais outrée de cette ignoble outrecuidance jusqu'au moment où m'ennuyant de ne pas avoir de jeu et de ne pouvoir avoir assez de répondant, mon esprit se mit à battre la campagne, à vagabonder...quittant un temps l'Edda poétique vers la culture inuit ...je dérivais mes pensées sur une de ses particularités: celle qu'ont ces autochtones d'offrir pour la nuit, à l'hôte de passage la femme ou la fille du foyer.

Il ne s'agit pas de prostitution car aucun marché vénal n'est à la clef. En revanche, cette hospitalité peu féministe n'est offerte que 6 mois de l'année. Tout simplement car du fait de cette longue nuit, le cycle des femmes est alors alterné, elles n'ont plus leurs règles et ne peuvent  pas enfanter de leur hôte.

Je trouvais une amusante analogie dans l'utilisation du corps de la femme inuit et de la big blind : laissant mon orgueil de côté j'offrais généreusement à mes invités ma blind en début de tournoi... là où la mise est petite et donc finalement assez stérile. En revanche, il m'était assez utile dans ma gracieuse générosité de donner une image de joueuse tight, un brin timorée et très serrée...car lorsque l'hiver passa, j'avais acquis une bien gentille image et attendis sans coup férir le premier explorateur venu soulager mon fameux mal d'amour, le pauvret se perdit dans mon fameux corsage....la chair est triste hélas et dans les  interstices de ma chair pourtant épanouie, il découvrit en ôtant ce serre-taille de circonstance, quelle joueuse large j'étais...oops...et un brin agressive également... il ne fallait pas desserrer ma ceinture...arch! nein! mein blind! kaput! mein freud ist tot!

      Ainsi donc, le fait d'ouvrir son jeu et de refuser petit à petit mes appâts un peu trop brigués et convoités, permet soudain à cette paire, telle une donzelle de Brive la gaillarde cha(n)tée par Brassens, d'assommer fort respectueusement mes adversaires et de les chasser dans la nuit polaire.

10 juin 2014

Bad beat...ou la Perte de virilité



 Voici déjà un certain temps, en Afrique, dans la rue, un inconnu est susceptible de soudain vous toucher...et c'est là, que le bas blesse... merdam! c'est un sorcier qui fera immédiatement disparaître votre sexe.

Oops, ne riez pas car voici déjà 10 ans que cette terrible rumeur traversa l’Afrique de l’Ouest à toute vitesse provoquant moult drames: des centaines de morts et milliers de blessés, victimes expiatoires de la vindicte populaire.

Cette rumeur est née dans les dernières années du siècle dernier, au Cameroun, par des bruits colportés puis amplifiés dans la rue par le bouche à oreille et dans les marchés par les récits angoissés de voyageurs annonçant l'arrivée imminente sur les plages d'individus maléfiques: les haoussas venus du Nigéria.

En fait, la peur des « réducteurs de sexe » plongea dans le chaos tous les états traversés par cette rumeur, ils rapidement d'ailleurs vite dépassés par l' hystérie indescriptible des autochtones. En fait, dans un décor composé de crise économique, de séquelles et traumatismes de guerre régionale, la peur de l’étranger, de l'Autre trouva et sa vraisemblance et sa justification dans la montée du nationalisme sur fond d’accroissement des inégalités sociales...

Ces pensées magiques qui provoquèrent près de 300 morts (quand même) ne sont pas si éloignés des rumeurs et fantasmes que nous avions sur la traite des blanches, rumeurs et terreurs qui reviennent à chaque moment de crise, comme nous l'explique le sociologue Jean-Noël Kapferer dans son livre passionnant 'Rumeurs" (en poche! à dévorer sans modération).

C'est évidemment l'éternel retour des boucs émissaires dès lors que les sociétés vivent des grandes crises: Ce bouc émissaire tout chargé des péchés de la collectivité...les coupables sont toujours les même: les étrangers, mal intégrés dans nos sociétés, marginaux ou ceux qui ne partagent pas les croyances.

Ainsi pour revenir à la traite des blanches, les juifs (puisque à la base il s'agissait curieusement de magasins juifs) ont constitué un modèle parfait de bouc émissaire et la cible automatique des rumeurs, depuis l'empoisonnement des puits pendant les grandes épidémies de peste, de 1348 à 1720 jusqu'au soupçon de meurtre rituel sous-jacent dans le thème de la "rumeur d’Orléans" (rumeur sur la traite des blanches), en passant par le soi-disant " complot des Sages de Sion ".


L'actualité sociétale et politique omniprésente peut évidemment donner lieu à certaines analogies avec cette fois-ci particulièrement les roms ou l'islam comme boucs émissaires , mis ainsi en excergue notamment par certains partis politiques.

Au poker, que représente le bouc émissaire, le coupeur de sexe? il s'agit non seulement du fameux fish, ce joueur fantaisiste mais du fish pervers qui provoque en nous des bad beat...ce sorcier qui va nous émasculer d'une quinte de l'espace, un brelan emportant notre énergie vitale dans une rivière pourpre assassine...

Alors, viens la lutte fratricide de cet autre qui n'est finalement pas comme "nous", qui est stigmatisé sous l'étiquette de fish, ainsi dénaturé, déshumanisé, méprisé...ah qu'il est bon de rejeter sa colère sur cet être, qu'importe qu'il s'agisse d'une erreur de notre part,  d'un tournoi à 50 centimes ou à plusieurs centaines d'euros, ...la haine nous emporte, le cri strident du castra s'élève car voici qu'apparait le tilt vengeur réclamant la tête de ce fish qui a su pervertir les divinités du poker et dans un coup de théâtre,  faire une apparition de la carte assasssine tel un deus ex machina emportant notre virilité dans un bad beat douloureux...

Putain, merde! fait chier!


02 juin 2014

Poker clash!



La semaine dernière est passée sur une chaîne de télé, l'émission Cam clash. Le principe était simple une caméra filmait et mettait en scène des injustices quotidiennes dont souffrent ou ont souffert certaines personnes.

Les gens qui me connaissent savent que je suis ronde... même très ronde. Aussi, je fus touchée et m'identifiais  à un des reportages  me rappelant  combien pour les gens gros il est dur et culpabilisant de manger face aux gens...toujours effrayée de saisir dans leur regard un côté apitoyé et condescendant du "erf, elle devrait pas" ou d'entendre les réflexions comme celle qui fusa un jour d'un père à sa petite fille "tu vois si tu manges des hamburgers, tu deviendra aussi grosse que la dame" .
Wow, Quelle pédagogie! c'est bien papa tu est un grand pédagogue nutritionniste et un gros con, puisque ce propos fut rapporté de vive voix, sans aucune gène à 1 m de moi...après tout monsieur était de son bon droit!

Bon! pas de misérabilisme, j'avoue ne pas trop avoir souffert de ces remarques, elles furent rares (plus pathétiques et focalisées sur gros nichons! gros nichons) mais comme tout le monde, derrière ma jolie muraille, certaines me blessèrent un peu comme des "y a des places derrière pour les gens comme vous" parce que ma fesse avait osé frôler celle d'une dame...mais si ces remarques furent pour moi moins  grossophobes que focalisées sur d'autres éléments de mon anatomie, j'ai en revanche rencontré lorsque je fus modératrice pour un site de size acceptance une vraie souffrance,  des gens n'osant plus sortir de chez eux, désespérés de soi et du regard de l'autre et...de ce terrible silence lorsque humiliés ou conspués par d'autres... Parce que quand vous êtes gros vous devriez être sans cesse dans la componction, ne pas vous exhiber mais vous couvrir de cendres et surtout acquiescer à tous les gentils conseils que l'on vous donnera généreusement...et  aux petites remarques perfides ... parce que merde! un peu de volonté que diable! xxl ça fait peur...ou pas!



On n'aime pas le hors moule, les gens différents...et même si ce n'est point le cas, la plupart des personnes se taisent, et moi aussi je me suis tue quand la vieille me parla avec mépris en me parlant de ces gens là, mais pire je me suis tue lorsque j'ai vu mec ivre gueuler" la chinetoque elle se lève pas? " dans le métro, comme tout le monde, voici quelques années et cette vieille parlant mal à ce petit garçon noir...parce que stupéfaite, surprise, ne voulant pas ajouter à l'esclandre et saisie en suis restée sans voix... je m'en veux encore, parce que les rare fois où je fus conspuée, moquée, même si j'ai fait comme si rien ne me touchait, j'aurais bien aimé entendre certaines voix s'élever pour me soutenir...et que le silence nous rend complice involontairement!


Et le poker? quand je suis venue  à jouer en ligne, j'ai entendu mille et un commentaires sexistes d'autant qu'il est vrai, j'ai joué sur ce jeu là, voulant à ma petite échelle aussi un peu pervertir ces clichés... j'ai par ailleurs rencontré les blogueurs et à l'inverse j'ai aimé et j'aime la convivialité et la camaraderie malgré nos différences de sexe, apparence, socio culturelles etc.et  là sans flagornerie j'ai souvent pensé que même si le poker est  un jeu fondamentalement sexiste... dans notre bulle, je retrouvais et retouve toujours le plaisir des potos sans ambage...et ce plaisir de partager notre goût pour l'écriture et de découvrir différents univers...

Pourtant dans ce jeu machiste j'observe souvent avec dérision un tel qui fut si amical et causant et disparut curieusement le jour où il comprit que je n'avais pas "l' intelligence du corps", j'ai lu moult remarques sexistes, discriminatoires sur des amies y compris par des nénettes et également ce harcèlement parfois de certains avec des remarques déplacées qui ne se font curieusement pas sur d'autres sites, ceux masculins... ben parfois ça donne souvent envie de tout laisser tomber, écœurée... Mais, cela dure deux minutes et puis après on se dit non! on se rebiffe et même si le silence est la pire des punitions et même si l'indifférence selon moi reste le pire des châtiments, j'avais quand même -à qui de droit- ce soir une envie folle de citer Maurice Pialat lors du festival de Cannes: " si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus" (avec ou sans faute!)

30 mai 2014

petite cogitation sur la structure élémentaire du Poker



J'avoue, il m'a fallu 45 ans et enfin atteindre le CM1 pour soudain me demander si la forme de la carte avait une incidence dans le jeu autre que son but utilitaire, son ergonomie...oui pourquoi les pions du jeu de dames, de go, Backemon sont en cercle tandis que les cartes et le Mahjong par exemple sont rectangulaires?

En fait, ce n'est pas tout à fait exact car les jeux de dames ou le Backemon sont structurellement l'inverse du poker: on passe d'un échiquier carré avec à l'intérieur des jetons ronds ou ovales à un jeu de cartes rectangulaires avec des jetons ronds, sur une table ovale...

Amusant dans cette mode de la cuisine déstructurée, après le Millefeuille classique vs celui déstructuré voici que le poker serait en jeu de stratégie ce que sont les dames là aussi dans un jeu de miroir déstructurant.

Mouais, mais cela a t'il du sens?

Of course, tout a du sens...beaucoup de gens ont discuté de la symbolique des formes ...de la pyramide triangulaire avec le nombre phi (spéciale dédicace à un ami pokérien dont je tairai le nom pour ne pas le mettre dans l'embarras mais dont la rivière est célèbre et qui m'envoya voici déjà un certain temps un lien d'une heure (gniii!!!) afin de regarder un reportage sur le nombre d'or et les pyramides)
Donc évidemment que les formes rondes, oblongues (ooh yes!), triangulaires ou rectangulaires n'ont pas la même signification...(bon d'accord oblongue n'était pas nécessaire)

En fait, deux choses m 'intriguent, je pensais à Dumezil qui dans ses travaux de mythologie comparée contate dans diverses cultures deux structures.
Ainsi, dans le forum de Rome, il distingue un temple rond d'un temple carré...or dans le temple rond voici que brûle un feu perpétuel contrairement au temple carré où il y a le feu du sacrifice...on retrouve aussi ce distinguo par exemple dans les bûchers védiques certains sont ronds, d'autres rectangulaires.

Qu'est ce que ça signifie le stable - l'instable, le permanent et le temps du sacrifice et peut-on voir une analogie avec le jeu?


on sait que le O, le cercle représente l'absolu, ce n'est pas que le O d'histoire d'O noon! c'est avant tout le om de l'univers, de  Brahma (le créateur permanent et en dehors des contingences terrestre, le deus otiosus de la trinité hindoue),
Cela représente donc la perfection, l'univers, la terre, et dans l'histoire de l'art,  cette forme sera usitée maintes fois, notamment au 20e s, avec dans l'art abstrait des artistes comme Kandinsky qui développera d'ailleurs un dogme sur le rôle et les sens des couleurs dans"Du spirituel dans l'art" ou des formes dans "Point, ligne, plan", mais aussi, par exemple, plus tard un mouvement comme l'orphisme avec les époux Delaunay.

R. Delaunay

Pour le carré et rectangle, formes souvent associées, on a vu que Dumezil parlait des temples de sacrifice.
 Le carré dans moult cultures représente la construction de l'homme (c'est la maison par exemple) ...d'ailleurs le rectangle c'est aussi l'humain, un tableau de portrait en pied est souvent rectangulaire ou lorsqu’iconique alors de forme carrée.

Bref et dans le jeu?

 Eh bien, dans le jeu de dames, je pense qu'on peut alors aisément décoder une maison crée par l4homme - l’échiquier - où se meuvent les dames représentant chacune un absolu de même valeur, le jour et la nuit, le blanc et le noir. 
C'est une guerre territoriale qui s'exprime où l'homme essaie par dessous tout de se développer et d'envahir le territoire de l'autre... En revanche dans le poker, il y a une histoire de sacrifice: le temple rectangulaire de Rome est omniprésent. Il s'agit de la carte qui représente l'aléa déterminant notre relation au monde, brûlant notre destin (d'ailleurs ne dit-on pas que le croupier brûle une carte?), notre univers soit le jeton-rond...
Pas étonnant aussi que l'on ait souvent voulu lire notre destin, notre futur dans les cartes du Tarot.

Nous sommes donc, un peu, non pas Atlas qui supporte le monde mais Chronos le temps (le rectangle)  qui dévore ses enfants, les dieux (les jetons) pour n'être plus qu'un! (bon y a aussi Highlander mais ça c'est une autre histoire)

Goya


23 mai 2014

Je est un autre.....petite complainte schizophrénique pokérienne


En littérature, on sépare ou fait un distinguo entre le narrateur et l'auteur même lorsque le récit est en focalisation interne, c'est-à-dire qu'on lit les pensées et les émotions intérieures du protagoniste, ses états d'âme. Souvent ce récit comme pour nos blogs est composé avec un "je".
J'en conclue donc que si lorsque j'écris en tant qu'auteur de ce blog, ce petit billet, je ne serai alors toujours que lue et analysée que comme narrateur.

Damned, c'est compliqué. D'autant que si on prend Blacky, il y a plusieurs personnalités à ce narrateur, on pourrait même alors parler à la manière de Deleuze de "personnages conceptuels", des hétéronymes comme, en philosophie, Socrate pour Platon ou Zarathoustra pour Nietzsche.

Personnellement en tant qu'auteur, narrateur ....beuh... gnii...bon, lorsque j'ai débuté ce blog en 2010, mon idée était d'utiliser déjà un personnage "bustydoll" que j'avais crée avec mon meilleur ami des années auparavant, dans un projet artistique, un personnage qui était une sorte de pastiche de Divine dans les films de John Waters ...Ce personnage se voulait assez ridicule, aguicheur et vulgaire.


Ce personnage devint un pseudonyme remplaçant le surnom de mon enfance (Rouffy) et me servit ensuite pour faire mes premiers pas sur le net, lors de mes rencontres es galipettes, car parfaitement fonctionnel pour les besoins du genre puisque assez descriptif sur certaines spécificités de mon anatomie.
Il devint une seconde peau, que je m'appropriais et, en créant ce blog, j'usais de ce personnage pour essayer d'incarner une sorte de diva du catch (si, si, faut être ambitieux dans la vie) . Un bluff théatral, pastichant et me moquant un peu du côté journal intime des blogs. Jouant avec des photos et  en essayant parrallèlement, dans mes textes, de concevoir le poker comme un atome où graviterait mille et un électrons(thèmes) si possible le moins en adéquation avec le noyau central pour naviguer dans un jeu d'absurdité et illustrer ainsi la fameuse blague de Beckett du Pantalon dans "Fin de Partie":

- NAGG. ― Ecoute-la encore. (Voix de raconteur.) Un Anglais ― (il prend un visage d’Anglais, reprend le sien) ayant besoin d’un pantalon rayé en vitesse pour les fêtes du Nouvel An se rend chez son tailleur qui lui prend ses mesures. (Voix du tailleur.) « Et voilà qui est fait, revenez dans quatre jours, il sera prêt. » Bon. Quatre jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Sorry, revenez dans huit jours, j’ai raté le fond. » Bon, ça va, le fond, c’est pas commode. Huit jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Désolé, revenez dans dix jours, j’ai salopé l’entre-jambes. » Bon, d’accord, l’entre-jambes, c’est délicat. Dix jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Navré, revenez dans quinze jours, j’ai bousillé la braguette. » Bon, à la rigueur, une belle braguette, c’est calé. (Un temps. Voix normale.) Je la raconte mal. (Un temps. Voix de raconteur.) Enfin bref, de faufil en aiguille, voici Pâques Fleuries et il loupe les boutonnières. (Visage, puis voix du client.) « Goddam Sir, non, vraiment, c’est indécent, à la fin ! En six jours, vous entendez, six jours, Dieu fit le monde. Oui Monsieur, parfaitement Monsieur, le MONDE ! Et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en trois mois ! » (Voix du tailleur, scandalisée.) « Mais Milord ! Mais Milord ! Regardez ― (geste méprisant, avec dégoût) ― le monde… (un temps)… et regardez ― (geste amoureux, avec orgueil) ― mon PANTALON ! »

Bref... en appartenant à la communauté  des blogeurs de poker, j'entrais en plus dans une académie du je, dans un vrai théâtre de caractère puisque chaque blog ayant sa propre personnalité, son atome et ses électrons.

Robert Morris "I"

Sacrée galaxie d'égo...pourtant... je lisais aujourd'hui un excellent livre d'entretiens de Michel Serres: "Pantopie: de hermès à la petite poucette" et je fus frappée notamment sur un passage où Michel Serres explique que pour penser il faut se retirer de son égo...Mince!!! je viens soudain de comprendre pourquoi mon cerveau n'était plus qu'un yaourt 0%!

Pire, j'ai le regret de vous annoncer, que nous sommes tous une vilaine bande de décérébrés car, je cite le philosophe dans le "Tiers Instruit" : "La pensée commence quand le désir de savoir s'épure de toute compulsion de domination"
Ben merde alors! on est tous des fishs (et pas juste bibi) parce que quand même la base d'un tournoi c'est bien de dominer le jeu de son adversaire pour lui piquer son stack....
Dominer! ouais! moi je veux savoir les cartes pas pour le plaisir uniquement de la connaissance mais en vue de gagner...d'ailleurs, pas assez en fait...au-delà des aspects techniques, je pense véritablement que je n'évolue pas dans ce jeu et resterais toujours une gentille joueuse récréative car je suis une grosse fainéasse n'ai pas véritablement la soif de gagner! oh oui j'adore remporter le prize pool mais je joue pour m'amuser, pour observer ce pantalon, même si j'ai salopé l'entre-jambe...je n'arrive pas à le prendre au sérieux et pourtant je me rappelle mon ancien coach mangeur de chihuahua et perdu dans des gorges profondes qui disait, euh pardon criait "on n'est pas là pour jouer à la dînette"...

En attendant, j'ai peut être était un peu fort dans le sur-jeu de cette histoire..  voilà pourquoi j'ai paumé mon expresso.... bah, après tout, c'est pas moi, c'était l'auteur!

11 mai 2014

le syndrome de Stendhal au Poker



Enfin un article purement technique sur le poker, quoique...bon un article qui se veut un brin littéraire même si le mot semble  présomptueux pour certains venant d'une analphabète irrespectueuse de niveau CP mais qui est - il faut ben l'avouer - très développée au niveau du buste et tout autant narcissiquement...ah ces parents qui laissent dès le primaire leurs enfants jouer avec leur portable et faire un millier de petits autoportraits.
Et après ils s'étonnent que leurs gamins fassent des blogs et qu'ils parlent du syndrome de Stendhal et du Poker....

La première fois que j'entendis parler du syndrome de Stendhal, c'est en étudiant Proust à la faculté.
 En effet, dans la Recherche du temps perdu, Marcel Proust raconte une scène autobiographique par l'intermédiaire du personnage de Bergotte, décrivant très exactement son malaise:

"Enfin il fut devant le Vermeer qu’il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. 'C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. "
Cet évanouissement face au petit pan de mur jaune (qui n'existe d'ailleurs pas dans le tableau) qu'avait ressenti Marcel Proust lors d'une exposition en prétextant un malaise dû aux pommes de terre qu'il avait ingurgité lors de son déjeuner, est typique du syndrome de Stendhal. Il s'agit d'un trouble psychosomatique provocant de la tachycardie, des vertiges, des crises de nerfs chez certains individus devant la surcharge émotionnelle provoquée par certaines œuvres d'art. C'est un trouble assez proche de celui du syndrome du voyageur provoquant des états délirants aigus face à certains endroits mythiques (l'Inde, l'Italie, Paris, Jérusalem).

Je ne me suis jamais évanouie devant une oeuvre d'art mais je me rappelle l'émotion me submergeant la première fois que je vis la toile "l'église d'Auvers-sur-Oise" de Van Gogh à Orsay, voici presque 30 ans. Ce sentiment d'être noyée par le bleu du ciel et la crise de pleurs qui s'ensuivit, oubliant tout: la foule, le temps, restant devant cette toile hypnotisée...ce coup de poing qui vous laisse totalement hagarde!!!


Ce sentiment de sublime, je l'ai ressenti également en voyant interpréter à la TV, par Jean-Louis Barrault , la pièce radiophonique de Beckett: "Dis joe"...cela dura 20 minutes. 20 minutes insoutenables où l'on ressent l'étouffement de cette voix intérieure qui hante le protagoniste, qui vous hante, où le jeu parfait, minimaliste de Barrault vous brise tant tout cela parait d'une telle justesse, d'une telle cruauté.

Je n'ai jamais oublié "cette hache qui brise la mer gelée en nous" pour paraphraser Kafka. Cela me rendit littéralement malade, j'en fis une réelle crise d'hystérie...ce trop plein d'émotion, ces larmes, je l'ai vécu quelques fois, très rarement depuis, comme un privilège, lors d'une exposition de Bruce Nauman à Beaubourg il y a 15 ans, ou en allant voir les chorégraphies de Pina Bausch...ce moment sublime dans le théâtre de Wüperthal  où elle dansa alors déjà très âgée, devant cet aquarium, cette fragilité, beauté, intensité et ce sentiment de vivre un instant de beauté pure qui ne se reproduira jamais et qui a hélas disparu avec elle....


Un désespoir de ce présent qui n'en est déjà plus un. Le vide de son absence...

plus prosaïquement, je me rappelle ma mère qui un jour, alors que j'étais enfant, gagna 5 numéros au loto...elle était dans un tel état de suspens et de tension que lorsque le 6e numéro sortit elle me dit ensuite que finalement, peut être était-ce fort bien qu'elle n'ait pas gagné le gros lot, ce 6ème numéro car le choc lui aurait fait avoir un infarctus.

Certes on est loin des œuvres d'art mais malgré tout il y a ce tsunami émotionnel qui vous submerge et cela m'a rappelé la première fois où je fus ITM d'un deep stack...à chaque fois que je gagnais des places je ressentais une excitation croissante avoisinant l'hystérie, en table finale je gloussais et ricanais...j'étais chip leader et avais au moins 4 fois le tapis du 2ème joueur mais la perspective de gagner 350 et quelques euros avec mes 2 euros de départ était si intense que j'ai involontairement bousillé mon jeu et tilté, étant dans un état second...je ne suis pas sure (loin de là) qu'on puisse parler du syndrome de Stendhal chez le joueur de poker pourtant ce boléro émotionnel est le même que je ressentis en regardant ma pièce favorite de Beckett par Barrault...à chaque palier le corps se tend, le souffle s'entrecoupe avant de gagner une intense petite mort...ici, certes, un brin hélas anorgasmique, du pot final mais... quelle jouissance et quel petit morceau de vie pure proustien!!!


28 avril 2014

hiérarchie des genres



Saviez-vous qu'il existait dans la peinture académique, perdurant jusqu’au  début du 20ème siècle (même si plus ou moins abrogée à la révolution) une hiérarchie des genres?
En fait , vous étiez soumis à un examen, un projet que vous présentiez à l'académie royale et une fois admis, toute votre vie durant, vous étiez cantonné à ce genre: c'est pourquoi vous ne verrez pas de scène d'histoire chez Chardin , par exemple, mais moult natures mortes et quelques portraits...


Non, ce peintre n'était pas particulièrement "frugiphile", ou obsédé par la nourriture mais il n'avait tout simplement pas le droit de peindre une allégorie ou une scène d'histoire...C'était donc terriblement codifié et le format des œuvres allait naturellement de paire...c'est pour cela que les natures mortes sont, sauf exception volontaire, toujours de petits formats , la peinture animalière elle est un peu plus grande, puis vient les paysages et les portraits qui sont habituellement de moyens formats tandis que les peintures de bataille, d'histoire ou les scènes allégoriques et religieuses sont de grands formats...car les plus nobles.

Ainsi," le Radeau de la Méduse" de Géricault (1826-1830), fit scandale non seulement pour son sujet mais également du fait de son format: le peintre racontait dans le format de la peinture d'histoire le sacralisant par la même un fait divers sordide où des rescapés d'un naufrage avaient pour subsister dû recourir au cannibalisme...


"L'enterrement à Ornans" de Courbet, peint en 1850, fit  a fortiori un scandale retentissant pour les mêmes raisons: cette toile de 6x4m environ, peint dans un format quasiment de fresque historique représente un enterrement de gens du commun avec summum de la  provocation , la présence d'un chien... On accusa Courbet de vouloir peindre le laid et le vil dans un tollé général.


Cela peut paraître anodin et mou du genou, pour nous autres contemporains mais c'était à l'époque bien plus scandaleux que les actes des femens mimant un avortement à Notre dame...

Cette hiérarchie des genres, on la retrouve également dans la sculpture avec des matériaux considérés plus nobles que d'autres...c'est d'ailleurs pour cela que lorsque Picasso représente une tête de taureau en bronze, il y a certes une simplification stylistique mais seulement dans une volonté de représenter l'essence du taureau... en revanche quand en 1986 le groupuscule bordelais présence panchounette le citant avec un guidon en plastique, il y a de fait une ironie délibérée du fait même du choix du matériau


















De même, dans l' architecture classique ce procédé de hiérarchie existe ostensiblement où le 1e étage était l'étage noble des immeubles, c'est pour cela que vous avez des plafonds plus hauts , une décoration plus savante sur la façade et au 19es une quasi obligation d'un balcon différenciant cet étage d'apparat des autres.

Parrallèlement, Il y a de manière certes moins implicite une hiérarchie des genres dans les jeux de cartes de part leur complexité ... la Bataille, la Belotte, le Tarot, le Bridge n'ont pas la même valeur ni le même éclat même si dans cette gradation le poker est un peu marginal car il se différencie des autres de par son enjeu ...le fait de jouer de l'argent apporte un mélodrame, une tragi-comédie (ça c'est pour le prochain article bande de chanceux) qui constitue une des bases même de l'intérêt et de la complexité de ce jeu.

Enfin, à l'intérieur même du poker, il y a un net distinguo non seulement entre les joueurs récréatifs qui habitent la chambre de bonne et les pros vivant à l étage d'apparat mais également à l'intérieur même du style de jeu...ainsi le SNG est la nature morte du poker avec toutefois ces Chardin, orfèvres de cette technique tandis que le Deep stack sera notre fresque allégorique, notre "Sacre de Napoléon" (ça c'est la référence à mon article antérieur disponible dans toutes les meilleures librairies sur mon blog) de David , immense, à la mesure de l’événement (du pot final)

6,21 m sur 9,79 m

18 avril 2014

le syndrôme de Napoléon chez le joueur de No holdem




Non je ne parlerai pas de la mégalomanie, l'ego à l'IMC souvent morbide (eût égard notamment à la gestion des bank roll ) qui pourrait représenter le plus célèbre empereur français...

Certes, au lieu de parler de "mongoliens", il aurait été tentant de digresser sur les cas de schizophrénies où les hommes du temps jadis se prenaient pour Napoléon...cas qui n'existent plus désormais...personne dans nos hôpitaux psychiatriques ne se prend plus pour Napoléon... parce que si les patients schizophrènes se servent de l' histoire pour exprimer les angoisses de leur vécu personnel , évidemment, avec le temps les modèles s'érodent et évoluent.
Napoléon fut le héros moderne annonciateur de l'ère industrielle, celui qui se forgea par lui même , symbolisant invulnérabilité et également absence de contrôle social...c'est le mythe finalement du héros mythologique, du guerrier luttant contre le Leviathan, de Beowulf ...cela peut alors être le joueur de cash game montant sa bank roll, luttant et conquérant à chaque prise de jeu son stack afin d'annexer celui des autres, le héros du tournoi dévorant avec un appétit gargantuesque ses émules, compagnons de table afin de se retrouver au banquet des Dieux et boire le nectar, l'ambroisie suprême de l'itm et du pot.

Non! je voulais surtout parler et commenter le complexe de Napoléon si couramment rencontré chez les joueurs de micro buy in et petit buy in...
Ce complexe se réfère aux complexes habituellement des gens de petite taille complexés et frustrés de par cette stature devenus souvent très compétitifs en raison de contraintes de hauteur, et ayant  un sens de la rivalité exacerbée.



L'envie, la jalousie décuplée et la colère venues du fait d'être non seulement petits mais au-dessous de la hauteur moyenne les entraînent souvent dans un comportement agressif afin de gagner le respect et la reconnaissance des autres et d'ainsi compenser leur hauteur ressentie comme anormalement courte.

Ce complexe bien connu est souvent ressenti dans les tournois et sng de micro buy in. Ici la petite taille s'exprime par le buy in... Je n'ai pas eu l'occasion dans mon expérience de fishette bustée de faire de tournoi à gros (et à moyen buy in) mais je demeure toujours amusée et fascinée  par le nombre de donneurs de leçons et par l'agressivité de certains joueurs...je m'amusais dernièrement à perdre mes deniers dans un tournoi à 2 euros et arrivai à une table où deux empereurs se disputaient et s'insultaient copieusement... leurs choix de mains de départ me paraissaient on ne peux plus hasardeuses (c'était du omaha et ils semblaient l'avoir oublié) mais qu'importe le pot tant qu'il y a l'ivresse et là, de l'ivresse nous passâmes rapidement à un état de rage totalement disproportionné...passif entre les joueurs peut être  mais ce ne fut  bientôt plus un tournoi mais une banquise où tombaient dans le all in glacé nos empereurs malgré leurs virilités déployées tel des étendards pour tous finir à Waterloo.