23 novembre 2013

La valse à mille temps



Au premier temps du tournoi
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seule, mais je t´aperçois
Et la blind qui bat la mesure
la blind qui mesure notre émoi 
Et la blind qui bat la mesure 
Me murmure murmure tout bas: 


EAT ME OR DIIIIIIIIIIIIIE!!!!


Ooops! est-ce un abus d'hydromel dans le crâne de mon adversaire envoyé direct au Wahalla ou d'avoir vu walking dead à la TV mais comme pour les zombis la question du rythme au poker se pose et j'avoue que la valse des grindes du micro buy in fait que souvent on oscille entre un paso doble, le cha cha cha ou le slow.

Avez-vous remarqué combien cette attente est exaspérante et propice au tilt?

Quasiment toujours, je pense à ce passage de "L'être et le néant" de Sartre au sujet de la mauvaise foi et notamment de cette phrase emblématique qui dit que "quand on délibère , les jeux sont faits"...notre hésitation, est une parade, une excuse pour rendre notre choix moins douloureux...en effet si kant dit dans "la critique de la faculté de penser" que "Penser c'est juger", il n'en demeure pas moins que le choix est de par sa nature aussi un renoncement, choisir, décider est un facteur de risque, de culpabilité...et dans les choix difficiles, le fait d'hésiter, ou de mettre en scène une hésitation nous sert d'alibi... ce surjouage qui nous sert également d'alibi dans un vilain bluff comme pour se donner contenance, le petit coup sec sur le pli de pantalon de costard des messieurs...

En fait on surjoue exactement comme lorsque nous sommes dans une situation embarrassante, les psychologues ont prouvé que nous avions tendance à surjouer lors de nos moments de désarrois, en bons individus auto centrés lorsqu'on se lève de son siège de métro pour se rendre compte que ce n'est pas la bonne station, au lieu de se rasseoir impassibles, certains grognements ou gesticulations accompagneront le geste comme une sorte d'excuse implicite dans le surjeu...

Généralement , sauf ce soir où un joueur a fait écoulé tout le temps pour soudain me balancer son all in et me faire tilter, plus le joueur attend plus les chances d'abandonner la main sont fortes, même parfois comme dans un jeu de dupe il devient subitement absent comme si un souci d'internet...une sorte de révérence , paradigme de la mauvaise foi.

Les statistiques des hésitations réelles et celles de cette attente insupportable doivent être , selon moi, apparentées aux bluffs... bien sûr, parfois la tentation de l'inertie est forte pour les petits tapis quand arrive la bulle et nous avons alors une sorte de quadrille entre ceux voulant profiter de ce moment, peu ou prou concernés par les affres de la bulle et de sauter à ce moment là et les joueurs poussifs souhaitant rentabiliser les 3h de jeu par un remboursement de leur tournoi, ne croyant déjà plus à la victoire, résignés mais voulant une dans une dernière bravade ne pas avoir l'humiliation ressentie de la bulle....slow slow slow quick quick slow...amusant comment tel un brise pied, cette bourrée que je prise, les moments d'hésitations se font lents, très llllllllleeeeeeeeeeeeeeents avant de soudain redevenir rapides, rapides lorsque la bulle est passée et que bien des joueurs soulagés s'envoient alors joyeusement en l'air

Eat me or Die!

ce soir "j'ai mourru" bien avant la bulle, dans un vilain hoquet tilt à m'en arracher les cheveux...comme depuis septembre la chute n'en finit plus...je crois qu'en dehors du tournoi bloggeur, je suis ce soir définitivement écoeurée et il est temps de faire une vraie pause...quitte à tout reprendre dans les b.a-ba... mais rien ne va plus messieurs, dames, faites vos jeux!


17 novembre 2013

Fétichisme et supériorité de la fouf même sans chatte!



Dernièrement lors d'un combat épique et ludique contre les "Zigs" de la FNL, les "Foufs" purent mettre à profit ,, au moins un temps la vieille définition de tonton Freud sur le fétichisme : "Monument ou trophée, le fétiche désigne à la fois la castration et le triomphe sur la castration. "(in "3 essais sur la théorie de la sexualité")

Contrairement à l'animal, la sexualité humaine est essentiellement déviante par rapport au processus de l'instinct qui serait l'attraction irrestible exercée par deux sexes menant naturellement à l'union sexuelle...le joueur de poker est à ce sujet particulièrement représentatif du fétichiste et de l'excitation causée par un contact visuel avec un objet...certes c'est a priori pas une excitation sexuelle me rétorqueriez-vous mais le langage vernaculaire de ce jeu semble tendre vers le contraire et notamment vers la divine chatte, répétée lors des tournois comme une litanie magique...

En outre, le pot demeure l'unique préoccupation du joueur: on est donc bien dans une excitation tendant vers un objet voir même si on reprend les cultures animistes et traditionnelles où le fétiches est un totem,  où il s'agit d'idoles dotées de pouvoir, le pot guérira tous nos maux dans une sorte de libération des sphincters de notre esprit de joueur, parfois même avec un TDLG sauvage afin de lâcher prise à une résistance bien naturelle! Plof!

Faisons fi des pets, pour revenir à la supériorité de la fouf dans la sexualité, libre, en effet, de ressentir une jouissance intense , orgasmique sans avoir à s'envoyer dans un all in unique pour tenter d'accéder péniblement à une petite mort consolatrice.

Ô joeurs pervers (mâles et femelles compris) ne manifestant alors ni culpabilité ni crainte dans son obsession fétichiste d'atteindre l'ultime pot, leur graal , avec un "GG" ou un  +++  alibi à leurs instincts de sociopathes ici mis en exergue.

Volonté donc de poser le désir comme un impératif absolu car il ramène ce désir à la conscience qu'il en a, tout en érigeant en nécessité absolue le fait d'y satisfaire.

En fait, seul compte la victoire! Pas de place ici pour un désir insatisfait, ce qui pourtant reste la définition même de l'essence du désir...la jouissance du fétichiste et de fait du joueur fétichiste devient un devoir dont il importe , de surcroît, que les partenaires ou le partenaire final, l'autre tout simplement, soit persuadé à son tour... et comme la jouissance est obligatoire il n'y a évidemment pas de place pour les fish, les fautes sous peine d'un couperet castrateur et frustrant...où tout est à recommencer tant et plus bousier du pot, Sisyphe de la blind.

15 novembre 2013

hormones et testoterones




En lisant l'excellent blog du pirate des blogeurs et son poème récent sur la mer ainsi que la vague de douce nostalgie de Mama, cela m'a rappelé mon vieux, très vieux recueil de poèmes que j'écrivais avec délectation jusqu'à mon bac, jusqu'à ce qu' un jour, avec une fierté non dissimulée, je lus cela tel un trésor, une boîte de Pandore qui s'entrouvre avec tout le cérémonial accompagnant cet acte magistral, à mes meilleures amies qui pouffèrent et explosèrent de rire au point de s'en étouffer, mettant ainsi fin à mon illustre carrière de poètesse...je les ai remercié depuis de ce geste salvateur.. .

J'avais été tel un flush aveuglée par la beauté des couleurs et leurs jeux musicaux qu'avait écrit le peintre Kandinsky dans son recueil de poésie "Klange" ("sonorités") en 1913...


Sans doute que le symbolisme d'un Rimbaud et de ses Voyelles  touchèrent l'oreille musicale du créateur de l'art abstrait (les premières aquarelles abstraites lui sont associées en 1909-1910)... comme ses poèmes touchèrent mon âme d'ado tourmentée visiblement par quelques dualités entre l'éros et le thanathos ...

je ne résiste pas à la tentation de dévoiler un de ces fléaux...euh joyaux ...de ma boite avant qu'ils retournent tenir compagnie aux troupeaux de moutons glissés sous mon lit pâturant entre quelques livres et notes oubliés.

Inaccessibles étoiles

Je contemplais la mer avec perplexité,
cette étendue sans âge m'angoissait,
je m'allongeais dans le sable encore chaud
dont la moite douceur m'effrayait.
Je m'étendais, m'étirais, m'enfermais
pour ne former plus qu'un seul être,
fouetté par l'écume blanchâtre.
L'horizon s'effaçait devant la couleur trouble
de mon sentiment encore inexploité.
J'inventais alors un chant de reflets lumineux
qui inlassablement créait un miroir sombre
où les étoiles venaient se reposer,
s'exposant ainsi à mon regard grossier.
Je demeurais fascinée par ces éclats lumineux
qui envahissaient l'atmosphère...
Tout devenait étoile mais mes yeux
déséquilibrés, excédés de se séparer si abruptement
de cette dune que le vent courbait,
ressemblait à une amère pantomime
devant la grâce de ces inaccessibles étoiles.

Bon! pas besoin d'un docteur Freud, ni en plein AAA(mmmh c était la seconde dédicacé à mon fan ^^) pour comprendre que les hormones à 17 ans semblaient quelques peu me travailler...le plus drôle est que j'ai écrit cela avec une totale innocence sans même me rendre compte de ce que je racontais véritablement...j'aurais été horrifié ...ah la jeunesse...du coup sachant que nous sommes sujets "aux hormones", je me demandais si notre jeu était lui aussi affecté par cela...l'adage populaire voulant que le jeu appelle le jeu, on a souvent, en pensée magique l'idée que si nous sommes en forme, nous aurons du jeu...cela parait finalement aussi carthésien que de croire que k5 est notre main fétiche en dépit de la daube qu'elle est censée être car nous avons gagné deux fois avec cette main (mais oublions que nous avons perdu 200 avec)...je n'ai jamais compris les superstititions voyant un obscurantisme moyen-âgeux assez inquiétant, cela ne m'empêche pas de penser que si subitement je suis perturbée par une envie pressante d'aller aux commodités, ayant abusée d'un soda light dont je suis addict, je vais perdre tout mon jeu...bon là, je sais! si l'on veut être bêtement prosaïque et petit bourgeois ce n'est pas une chute hormonale qui est en cause mais de concentration! n'empêche que sans être maniaco dépressif, nous avons quelques humeurs changeantes qui j'en suis persuadée modifie subtilement notre jeu...une sorte d'opposition comme celle qui fit débat entre 2 des pères de la sociologie Durkheim et Weber: l'un disant qu'il fallait observer les faits sociaux comme des choses...le plus objectivement possible...l'autre rétorquant que du fait de notre propre subjectivité on ne peut pas et c'est en usant de sa subjectivité justement qu'on tend vers l impartiabilité... enfin un truc comme cela...mais voici que mes yeux déquillibrés, excédés de se séparer si abruptement de cette dune...euh pardon...mais voici également mon erreur principale: je reste trop lié à mon jeu, ne décollant pas de mes cartes oubliant que c'est le position , le stack etc de mon adversaire qui compte...

Dois-je alors prendre en compte la travail hormonal de mon adversaire selon cette journée et la position et le vécu de son tournoi sous le prisme de ma propre subjectivité afin de créer un jeu en abîme mais ne se perdant pas dans un all in abyssal?

Mince j'ai trop abusé de la lecture de la géniale oeuvre paranoïaque de K. Dick...et du panier automnale plein de champignons que m'a envoyé aimablement Zara pour lutter contre la morosité et grisaille parisienne.

10 novembre 2013

Flash spécial: Mais que devient Erzébeth Bustydoll?




Certains se demandaient récemment qu'était devenue Ezébeth Bustydoll avant qu'elle soit remplacée par son double maléfique la Walkyrie?

Nous nous rappelons que la pauvrette avait dû subir un internement forcé suite  à ses déclarations outrageuses en juin 2010, dans son article grandeur et décadence d'Erzébeth bustydoll
Nous la retrouvons 3 ans plus tard, dans une saisisssant témoignage où la joueuse nudiste revient sur son ancienne addiction et sa longue et éprouvante guérison...mieux que pokernight, ce film internationnal qui lui valut avec sa cousine Sophie un superbe Gérard d'or et un numéro d'urgence chez sos nutritioniste, voici ce soir le témoignage de la blogeuse déchue!

Nous déconseillons cette vidéo aux moins de 18 ans et aux personnes sensibles ou suceptibles....





Attention la direction se déclare non responsable des éventuelles crises d'épilepsie et de torticolis occasionnés par l'abus de visionnage


C 'était Bustyfouf pour la FNL & Blogs associés



07 novembre 2013

Le Monde et le Pantalon




Un ami à venir semblait déprimé en ce jour, étouffé par le marasme ambiant

Un autre m'a rappelé mon histoire favorite tiré de ma pièce de théâtre favorite de Samuel Beckett: "Fin de Partie"...un dialogue entre Nagg et nell dans leurs poubelles respectives.

Cette histoire est importante pour moi car j'ai travaillé 3 ans sur cette blague et surtout l'essai que Beckett fit ensuite sur un peintre abstrait Bram van Velde qui était un de ses amis et avait dans sa peinture obsessionnelle une production très lente et laborieuse....l'anti Picasso et de son fulgurant "je ne cherche pas, je trouve"....Bram van Velde lui tatonna toute sa vie afin de trouver un petit morceau de vie pur, de vrai...



En 1989, Beaubourg avait effectué une retrospective de son oeuvre qui me bouleversa et me donna quelques années après l'envie de travailler sur cet homme, en fait sur ces deux hommes...qui m'habitaient.

Cela et "entretien avec Beckett" et "Rencontres avec Bram van Velde" de l'écrivain Charles Juliet...ses fragments de conversation lus et relus furent un choc...tant de béauté, de souffrance, de quiétude, de transcendance...je n'ai jamais su remercier Charles Juliet qui voulu bien conseiller et aiguiller la petite étudiante que j'étais , timide, qui ne sus pas non plus préserver ce lien épistolaire trop tétanisé pour nouer une amitié avec cet homme qui pour moi avait cotoyé les plus grands.



Depuis, le temps est passé...et j'ai quasiment tout oublié mais jamais cette histoire:

"NAGG. ― Ecoute-la encore. (Voix de raconteur.) 

Un Anglais ― (il prend un visage d’Anglais, reprend le sien) ayant besoin d’un pantalon rayé en vitesse pour les fêtes du Nouvel An se rend chez son tailleur qui lui prend ses mesures. (Voix du tailleur.) « Et voilà qui est fait, revenez dans quatre jours, il sera prêt. »

 Bon. Quatre jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Sorry, revenez dans huit jours, j’ai raté le fond. » Bon, ça va, le fond, c’est pas commode. Huit jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Désolé, revenez dans dix jours, j’ai salopé l’entre-jambes. » Bon, d’accord, l’entre-jambes, c’est délicat.

 Dix jours plus tard. (Voix du tailleur.) « Navré, revenez dans quinze jours, j’ai bousillé la braguette. » Bon, à la rigueur, une belle braguette, c’est calé. (Un temps. Voix normale.) Je la raconte mal. (Un temps. Voix de raconteur.) Enfin bref, de faufil en aiguille, voici Pâques Fleuries et il loupe les boutonnières. (Visage, puis voix du client.) « Goddam Sir, non, vraiment, c’est indécent, à la fin ! En six jours, vous entendez, six jours, Dieu fit le monde. Oui Monsieur, parfaitement Monsieur, le MONDE ! Et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en trois mois ! »

 (Voix du tailleur, scandalisée.) « Mais Milord ! Mais Milord ! Regardez ― (geste méprisant, avec dégoût) ― le monde… (un temps)… et regardez ― (geste amoureux, avec orgueil) ― mon PANTALON ! "

Merci, à vous d'être un peu de mon pantalon!

03 novembre 2013

Et maintenant que vais-je faire?


Parfois, on a dans sa vie, dans son apprentissage, un terrible sentiment de stagnation voir de régression... il y a 15 ans je suis partie vivre en Angleterre et je me rappelle que le premier semestre j'ai eu des moments de solitude absolue quand votre anglais est tellement mauvais que vous n'arrivez pas à vous faire comprendre y compris pour le baba comme créer une compte courant dans une banque anglaise pour recevoir votre salaire...c'est balot!

En bref, vous avez envie de hurler, de vous arracher les cheveux et puis un jour la situation se décoince et vous commencez tant bien que mal à avoir une petite conversation puis une plus grande...jusqu'à vous débrouillez tant bien que mal...

On pourrait ramener notre humble vie et nos oscillements à notre petite enfance où le développement moteur et intellectuel ne se développe pas à la même vitesse et que lorsque vous êtes dans la découverte de la marche, le langage lui est en pause voir en petit recul et vice versa.

A l'inverse de la petite histoire, lorsqu'on regarde l'évolution anthropologique on voit également que l'évolution des hommidés est loin d'être linéaire, avec des races qui disparaissent sans branche (mon favori  reste l' austrolopithecus robustus, appelé ainsi du fait de ses machoires très developpé car végétarien et dont la 2e caractéristique était une crête osseuse...l'ancêtre des punks quoi), lart mobilier de la préhistoire montre des grands mouvements avec une dextérité superbe comme  l'outillage lithique solutréen pour ensuite revenir à un outillage bien plus basique et bien moins esthéthique


Eh bien au poker en ce moment, suite à l'obligation d'avoir vidé ma bank roll sur Winamax, comme si cela m'avait affecté dans mon avidité aux gains, j'ai l'impression de stagner au Omaha sans arriver à dépasser mes faiblesses et de régresser au no holdem...
Je déconne sec et n'arrive pas à reprendre mes marques...putaing! espérons que c'est pour mieux faire un bond en avant plus tard car depuis la rentrée c'est pas la fête du slip il faut bien l'avouer!